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"L'image de pierre", par Dino Buzzati
Pour la catégorie "Littérature italienne" de bingo-livres
Roman court, environ 200 pages. C'est de la science-fiction écrite dans les années soixante. La première partie est centrée sur Ismani, un ingénieur en électronique très peureux, qui se retrouve assigné à un projet top secret. C'est presque de l'horreur administrative avec les niveaux de secret partout, les "je n'ai pas le droit de vous dire si je ne le sais pas ou si je n'ai pas le droit de le dire", etc, et le personnage lui-même, sans être profond, est sympathique.
La seconde partie commence quand on a enfin les révélations : c'est une histoire d'intelligence artificielle. Là les personnages principaux changent totalement, Ismani est pratiquement oublié, et l'histoire se centre sur sa femme, sur le créateur de l'AI, et sur l'AI elle-même, qui est bien sûr un personnage.
Malgré le sujet sf, c'est surtout de la tragédie psychologique. Finalement, heureusement qu'il n'y a pas de science, sinon elle serait très datée. C'est encore moins original maintenant qu'à l'époque où cela a été écrit, mais c'est bien fait.
7/10


"The Beetle", par Richard Marsh
Pour la catégorie "Fantastique" de bingo-livres
Roman, environ 300 pages. C'est un roman fantastique qui est sorti à peu près en même temps que Dracula, qui était aussi populaire à l'époque, qui a été oublié depuis. J'ai voulu voir ce qu'il en était.
On m'a avertie : attention, c'est raciste.
Moi : j'ai lu du Lovecraft à la pelle, je suis habituée aux romans victoriens, je peux gérer.
Le livre : Les méchants sont des cultes orientaux qui font des sacrifices humains. Les personnages principaux sont tous vaguement racistes, sans que ce soit jamais écrit comme un défaut. Le méchant principal, prêtre d'Isis, est pris pour un musulman par la plus grande partie des personnages. Ceux qui comprennent la différence trouvent qu'elle n'est assez importante pour s'y attarder.
Moi : Voilà, je m'y attendais.
Le livre : Le méchants ne sacrifient que des blancs, après les avoir torturés et potentiellement agressés sexuellement. Le méchant principal commente sur la peau blanche des personnages de façon objectifiante et fétichiste.
Moi : Je dois avouer que c'est du racisme de niveau très élevé.
Malheureusement, ce n'est pas le seul problème de ce livre.
J'aime beaucoup le début, pourtant ! Toute la première partie ! Le personnage principal de cette partie, Robert Holt, est un clerc tombé dans la misère. Alors qu'on le refuse dans les maisons pour mendiants, il se résigne à faire quelque chose qui le répugne : briser une vitre et dormir dans une maison abandonnée. Malheureusement, elle ne l'est pas ! Il s'y trouve un monstre aux pouvoirs hypnotiques qui m'envoie dans une mission qui l'horrifie...
La seconde partie est sur un savant fou, et j'étais bien disposée à son égard a priori. Mais non, ça n'a pas suffi. Entre le meurtre gratuit de chat, les plans trop réels pour faire des gaz qui tuent pendant la guerre, les expériences dans la forêt amazonienne, la sécurité de labo digne d'un amateur, et la façon dont il met la pression à ses amis en société de façon déplaisante, j'avais envie de lui flanquer des baffes autant que tout le monde. Sa partie est principalement constituée de lui qui se plaint parce qu'une fille ne l'aime pas, et de gens qui défilent dans son labo pour faire de l'exposition.
Puis la jeune fille en question ! Beaucoup plus sympathique ! Malheureusement, une grande part de sa partie sont des choses qu'on sait déjà, juste racontées de son point de vue, et cela s'arrête juste au moment où cela devenait intéressant
Quatrième et dernière partie, un détective qui jusqu'ici n'a jamais été mentionné, qui réussit à gacher les quelques scènes intéressantes en n'ayant aucune implication émotionnelle, dans une partie qui est une course-poursuite, qui aurait pu être haletante, sauf qu'au lieu de résumer les témoignages des témoins, l'auteur les raconte dans les détails, et ils ne savent pas en venir au point.
Finalement, cela laisse l'impression qu'il ne s'est pas passé grand chose, et que la structure n'est pas bien stricte. C'est un grand mystère de savoir pourquoi l'auteur a voulu en faire un roman et non pas une nouvelle. Etait-il payé au mot ou à la ligne ? Se targue-t-il d'être particulièrement doué dans les études de personnages et de la société ? (Spoiler : non)
Objectivement, il ne se passait pas grand chose non plus dans la première partie. Mais le mélange de contrôle mental, de questions sociales, d'un personnage point de vue que j'aimais bien, et de mystères qui m'intéressaient encore fait que j'avais plaisir à la lire quand même, et c'est dommage que je finisse par donner une note aussi mauvaise.
5/10


"On les appelait pétroleuses", par Xavière Gauthier
Pour la catégorie "Un livre en rapport avec la révolte" de bingo-livres
Environ 160 pages, une alternance de biographies courtes et de textes d'époque, écrits par les cinq femmes en question, qui ont toutes en commun d'avoir pris part à la Commune de Paris. C'était très intéressant. La plus connue, bien sûr, est Louise Michel.
Les autres : Nathalie Lemel, relieuse et organisatrice syndicale, Paule Minck, libre-penseuse et socialiste, André Leo, romancière engagée et Elizabeth Dmitrieff, envoyée russe de l'internationale des femmes qui s'est retrouvée dans la Commune par le hasard des dates, et s'est dit, faisons le meilleur de ça.
Les biographies sont, malheureusement, trop courtes. Elles sont très positives et ne parlent d'aucune controverse ou désaccord qui auraient pu avoir lieu, pourtant, nous avons tous fréquenté des gauchistes, et on sait bien que les désaccords en question peuvent exploser sans empêcher le travail en commun, que toutes les féministes n'ont pas toujours eu les mêmes opinions sur tout. Les textes, eux, sont très intéressants en tous points.
Encore une fois, je me retrouve à être de mauvaise foi, et à être là : oh, un livre court, il va m'apprendre des choses tout en étant facile à lire. Et, après l'avoir fini : pourquoi ne m'a-t-il pas appris plus de choses ?
7/10


"The Mortal Word", par Genevieve Cogman
Pour la catégorie "Un livre en rapport avec les livres" de bingo-livres
Roman, environ 420 pages, le cinquième tome d'une série où l'héroïne est membre d'une bibliothèque qui traverse les dimensions pour voler des versions alternatives de livres. Dans ce tome, elle est appelée à une conférence ultra-secrète qui prépare une paix potentielle entre les fées et les dragons : un dragon de haut rang a été assassiné. Il ne s'agit pas seulement de savoir qui l'a tué, mais de le présenter de façon qui ne mette pas en danger la conférence. Irene n'est même plus certaine d'avoir confiance dans ses chefs, alors qu'il pourrait y avoir des traîtres partout, seulement dans ses amis.
J'adore toujours autant les personnages et leur compétence remarquable, la façon dont ils se sortent toujours des situations par leur intelligence, avec des connaissances et des pouvoirs qu'on savait qu'ils avaient, et cela reste impressionnante qu'ils y aient pensé. J'aime toujours autant le concept des fées qui déforment le monde autour d'elles pour le faire ressembler à une histoire narrative pleine de logique interne et de coïncidences, et qui sont terriblement dangereuses même quand elles sont bien intentionnées. J'aime la collaboration forcée avec Silver. Cette série est toujours un plaisir à lire !
8/10


"The Winter's Tale", par Shakespeare
Pour la catégorie "Un livre du 17e siècle" de bingo-livres
Environ 150 pages de théâtre en bilingue. Une des pièces de Shakespeare qui me manquait ! Un roi tombe jaloux de sa femme, sans raison, décide de la faire tuer, de rompre les ponts avec son meilleur amie, et de faire abandonner sa fille qui vient de naître, parce qu'il pense qu'elle n'est pas de lui. Il en est bien puni : son fils meurt de chagrin, un oracle d'Apollon lui assure qu'il n'aura jamais d'héritier tant que sa fille se sera pas retrouvée.
La seconde partie est la aventures de la fille en question, recueillie par un berger, qui est courtisée par un prince (le fils du meilleur ami de la première partie). Bien entendu, son identité finira par être révélée, ce qui réglera à la fois le problème de la différence de classe et celui de l'absence de successtion du premier roi.
C'est une tragi-comédie ; souvent on considère que la première partie est tragique (elle l'est, mais cela ne vaut pas Othello) et la seconde comique. Mais la première partie a des passages d'humour noir (l'homme qui est chargé d'abandonner Perdita, la petite princesse, meurt dévoré par un ours ; la scène est racontée ensuite par un simple d'esprit) et la seconde des passages plus sérieux. J'aime beaucoup en particulier Paulina, une ancienne amie de la reine morte, qui n'a jamais pardonné au roi, et dont il recherche la compagnie parce qu'il ne supporte pas l'idée que les gens lui ont pardonné son crime. C'est mon personnage préféré ; le vieux berger qui a adopté Perdita est cool aussi, Camillo est un serviteur de bon sens, les amoureux mignons mais sans plus. Je fais partie des gens qui n'ont pas pardonné au roi et regrettent qu'il ait une fin heureuse. ^^
8/10


"Blackwater 1 - La Crue", par Michael McDowell
Pour la catégorie "Un livre dont vous aimez beaucoup la couverture" de bingo-livres
Roman, environ 250 pages. Voilà la couverture. C'était une sorte de soap opéra fantastique publié aux Etats-Unis quelque part dans les années 90, en 6 tomes, avec un tome par mois qui sortait. L'édition française les a sortis tous les 15 jours à la place, l'an dernier, et les superbes couvertures ont été une partie non-négligeable de la promotion.
Le principe du tome 1 : une crue a complètement englouti le village de Perdido, en Alabama. Alors que les eaux se retirent, les habitants reprennent peu à peu possession de leurs maisons, et là, on découvre la nouvelle institutrice du village, qui a malheureusement perdu tous ses papiers, mais vu l'ampleur du désastre, personne ne cherche plus loin.
Il devient de plus en plus clair, pour nous, pas pour les personnages qui ne se doutent de rien au début, qu'elle est une sorte d'esprit de la rivière. Ce qui est moins clair, c'est pourquoi elle vit comme une humaine, pourquoi elle se laisse courtiser par le fils de la matriarche locale - qui est inquiète de son influence. J'aime beaucoup le côté surnaturel. Plein de petites anecdotes, qui font partie de la vie quotidienne, mais ont vraiment une ambiance.
Par contre, les personnages sont un peu trop superficiels pour qu'on s'y attache, et c'est dommage, mais peut-être que c'est parce que ce n'est que le tome 1. Peut-être qu'ils révèleront des profondeurs inexplorées.
J'ai aussi un peu de mal avec le côté "non les femmes n'ont pas de droits légaux, mais dans la réalité, ce sont elles qui contrôlent les familles et décident tout". Je ne doute pas que ce soit arrivé dans certaines familles, mais ici, ça sent la généralisation abusive. Je ne sais même pas si c'est pour le public féminin, pour l'escapisme, ou pour le public masculin. Mais ce n'est pas pour moi.
Je pense que je lirai la suite un jour ! Je ne pense pas que je me jetterai dessus, ou que je l'achèterai, ou que je me comporterai comme si c'était le roman feuilleton de l'année, ce qui apparemment est l'opinion des lecteurs français de 2022.
7/10


"Légendes d'Afrique", anthologie présentée par Marc Bailly
Pour la catégorie "Un livre avec un visage sur la couverture" de bingo-livres
Anthologie de nouvelles francophones de littératures de l'imaginaire, sur le thème des légendes africaines, environ 400 pages. Voilà la couverture.
Ce sont des nouvelles de différents auteurs, et donc, comme souvent, la qualité varie beaucoup, mais j'ai été déçue. Il n'y a rien d'exceptionnel, cela va de "vraiment je ne vois pas l'intérêt" à "cool !" avec un gros pic à "sympa sans plus". Peu d'auteurs dans l'anthologie sont d'origine africaine (une des exceptions, Kwamé Maherpa, a écrit une histoire simple mais épique, qui utilise vraiment aussi bien les mythes que des thèmes modernes africains comme le contrôle de l'eau). La plupart des autres se sentent forcés d'écrire d'un point de vue blanc, sur le choc des cultures, ce qui est... pas exactement ce que j'attendais.
Ceci dit, à l'intérieur de ce thème, il y a aussi deux nouvelles sur les archéologues chargés de l'Egypte ancienne, dont les prémices se ressemblent un peu trop mais qui ont des fins très différentes. Une, en particulier, sur une expédition qui contient un appareil steampunk qui peut faire des photos du passé, et réveille un fantôme ainsi (Qui se souvient encore de moi, d'Emmanuelle Nuncq) m'a beaucoup plu.
6/10


Progression : 14/52
"Risques de lecture" : L'image de pierre, The Beetle, On les appelait pétroleuses, The Winter's Tale, La Crue, Légendes d'Afrique -> 11/26
Bingo-livres : 14/25

Date: 2023-02-28 11:55 am (UTC)
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From: [personal profile] garonne

Justement je cherchais un livre sur la Commune de Paris et plus précisément les femmes communardes, ca tombe bien.

J'hésitais à emprunter le premier Blackwater à la bibliothèque, purement parce que la couverture est tellement jolie car sinon je connaissais pas du tout (ils ont mis toute la série dans un présentoir pour que ca attire l'oeil !) mais je voulais pas forcément m'embarquer sur une série de 6 livres... ca se termine en cliffhanger ou on peut quand même s'arreter après avoir lu seulement le premier tome ?

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