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Catégorie : Eh Jiji, tu ne trouves pas que ça sent drôlement bon la Gütiokipänja? (parcours initiatique/ jeunesse/ famille/ nourriture)

Six tomes de BD franco-belge (que j'ai lus collectés en intégrale).
Dans un royaume qui ressemble très vaguement à la France de la fin du Moyen-Âge, le roi avait tellement peur de la mort qu'il l'a emprisonnée dans un miroir magique. Plus personne ne meurt, mais les habitants continuent à vieillir. Certains continuent à vivre dans des corps mutilés ou à moitié décomposés. Quand la colonne vertébrale est rompue et que le corps n'est vraiment plus habitable, l'esprit, qui ne peut pas quitter la terre, se loge dans la première personne venue (en particulier les gens assassinés vont hanter et parfois posséder leurs assassins).
On a ainsi beaucoup de partage de corps, utilisé pour l'horreur ou pour l'humour noir. L'auteur est clair dans sa volonté de refuser de montrer le moindre aspect positif de la situation : cette situation est totalement contre-nature, aucun mouvement de culte des ancêtres ou partage de corps consensuel n'a émergé.
Mais dans ce monde, il y a un espoir : deux enfants ont acquis le pouvoir de tuer par le contact (les circonstances sont révélées au fur et à mesure) et ont été élevés pour cela, en grand secret. Mais quand ils ont maîtrisé leur pouvoir et doivent être amenés au roi pour apprendre leur rôle, rien ne se passe comme prévu.
L'aventure qui va suivre est violente, gore (c'est une des ces oeuvres où l'âge des personnages n'est absolument pas l'âge du public visé), mais avec des relations familiales positives qui l'empêchent d'être entièrement sombre.
L'artiste aime dessiner des "sales têtes", que ce soit les visages des personnages complètement déformées par des émotion extrêmes, ou des visages en décomposition répugnants. Je ne sais pas à quel point c'est fait exprès, mais cela ne rend pas le dessin particulièrement agréable à regarder pour moi (c'est le même style que la couverture, mais sur la couverture tout le monde pose).
Le scénariste exploite à fond son worldbuilding sur la possibilité d'avoir plusieurs âmes dans le même corps, pour des situations qui auraient pu être prévisibles mais ne le sont en fait pas toujours. Par contre, il y a plusieurs questions qui restent totalement sans réponse de façon qui, pour moi, est insatisfaisante. Par exemple, ce qui arrive se limite-t-il au royaume, ou est-ce dans le monde entier ? Si c'est le premier cas, pourquoi les gens n'ont-ils pas tenté de déménager ? Si c'est le second, la fin ne fait-elle pas qu'ouvrir de nouveaux problèmes ? (et c'est loin d'être ma seule question de cette ampleur)
Dans les aspects négatifs, je n'arrive pas à accrocher à la façon dont l'auteur présente la sexualité. Tellement de viols qui ne servent pas le récit ! En particulier cette décision de décrire les méchants gitans comme des violeurs d'enfants, WTF. Et un perso masculin qui ne désire plus sa femme quand elle possède un corps d'homme (normal, l'orientation sexuelle marche comme ça) mais qui change d'avis quand lui se retrouve dans un corps de femme (où on voit que la seule orientation sexuelle qui compte pour l'auteur est la sienne).
Les deux enfants sont crédibles en tant qu'enfants, mais ne sont pas explorés psychologiquement, en particulier leur rapport à la moralité de leur pouvoir aurait pu se voir accordé plus de pages.
Voilà, plein de points intéressants, une bonne exploitation de la prémisse de base, mais je n'ai pas vraiment aimé l'ensemble.
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Six tomes de BD franco-belge (que j'ai lus collectés en intégrale).
Dans un royaume qui ressemble très vaguement à la France de la fin du Moyen-Âge, le roi avait tellement peur de la mort qu'il l'a emprisonnée dans un miroir magique. Plus personne ne meurt, mais les habitants continuent à vieillir. Certains continuent à vivre dans des corps mutilés ou à moitié décomposés. Quand la colonne vertébrale est rompue et que le corps n'est vraiment plus habitable, l'esprit, qui ne peut pas quitter la terre, se loge dans la première personne venue (en particulier les gens assassinés vont hanter et parfois posséder leurs assassins).
On a ainsi beaucoup de partage de corps, utilisé pour l'horreur ou pour l'humour noir. L'auteur est clair dans sa volonté de refuser de montrer le moindre aspect positif de la situation : cette situation est totalement contre-nature, aucun mouvement de culte des ancêtres ou partage de corps consensuel n'a émergé.
Mais dans ce monde, il y a un espoir : deux enfants ont acquis le pouvoir de tuer par le contact (les circonstances sont révélées au fur et à mesure) et ont été élevés pour cela, en grand secret. Mais quand ils ont maîtrisé leur pouvoir et doivent être amenés au roi pour apprendre leur rôle, rien ne se passe comme prévu.
L'aventure qui va suivre est violente, gore (c'est une des ces oeuvres où l'âge des personnages n'est absolument pas l'âge du public visé), mais avec des relations familiales positives qui l'empêchent d'être entièrement sombre.
L'artiste aime dessiner des "sales têtes", que ce soit les visages des personnages complètement déformées par des émotion extrêmes, ou des visages en décomposition répugnants. Je ne sais pas à quel point c'est fait exprès, mais cela ne rend pas le dessin particulièrement agréable à regarder pour moi (c'est le même style que la couverture, mais sur la couverture tout le monde pose).
Le scénariste exploite à fond son worldbuilding sur la possibilité d'avoir plusieurs âmes dans le même corps, pour des situations qui auraient pu être prévisibles mais ne le sont en fait pas toujours. Par contre, il y a plusieurs questions qui restent totalement sans réponse de façon qui, pour moi, est insatisfaisante. Par exemple, ce qui arrive se limite-t-il au royaume, ou est-ce dans le monde entier ? Si c'est le premier cas, pourquoi les gens n'ont-ils pas tenté de déménager ? Si c'est le second, la fin ne fait-elle pas qu'ouvrir de nouveaux problèmes ? (et c'est loin d'être ma seule question de cette ampleur)
Dans les aspects négatifs, je n'arrive pas à accrocher à la façon dont l'auteur présente la sexualité. Tellement de viols qui ne servent pas le récit ! En particulier cette décision de décrire les méchants gitans comme des violeurs d'enfants, WTF. Et un perso masculin qui ne désire plus sa femme quand elle possède un corps d'homme (normal, l'orientation sexuelle marche comme ça) mais qui change d'avis quand lui se retrouve dans un corps de femme (où on voit que la seule orientation sexuelle qui compte pour l'auteur est la sienne).
Les deux enfants sont crédibles en tant qu'enfants, mais ne sont pas explorés psychologiquement, en particulier leur rapport à la moralité de leur pouvoir aurait pu se voir accordé plus de pages.
Voilà, plein de points intéressants, une bonne exploitation de la prémisse de base, mais je n'ai pas vraiment aimé l'ensemble.
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