Lectures de septembre
Sep. 29th, 2013 11:51 am![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png)
Parce que je ne finirai rien pendant ces deux jours...
"Le Marquis de Bolibar", par Leo Perutz
Roman, fantastique, environ 220 pages. Parce que j'ai décidé que j'allais lire plus de Leo Perutz !
Le roman se passe pendant les guerres napoléoniennes, en Espagne. Les armées de Napoleon ont pris une ville, le Marquis de Bolibar est un espagnol qui a promis d'aider les guerrilleros locaux à la faire reprendre... il meurt avant d'accomplir sa tâche, mais son esprit possède, en quelque sorte, les officiers, qui vont se mettre à s'entredétruire et à faire ce qu'il aurait dû faire, à la suite d'une série de coïncidences, de malentendus, et d'une jalousie maladive autour de la seconde femme du colonel.
J'adore le scénario, comment on va vers la fin sans rien pouvoir imaginer pour l'empêcher, où c'est évident qu'il y a une malchance surnaturelle mais pourtant chaque détail est rationnellement justifiable, c'est scénarisé de façon très minutieuse et très tordue.
J'adore aussi l'arc secondaire avec l'homme qui est probablement le Juif Errant (ou au moins croit qu'il l'est). La raison pour laquelle il s'est engagé dans l'armée napoléonienne me fait couiner, OK ?
Ce que je n'aime pas : les personnages principaux, tous plus antipathiques les uns que les autres (même celui qui aime les livres, je n'arrive pas à l'aimer), et la façon de Leo Perutz d'écrire les femmes. Même quand elles agissent, leur rôle narratif est toujours celui d'objet de désir. Bien sûr, les personnages masculins ne sont pas maître de leur destin non plus... mais c'est quand même frustrant.
Je regrette qu'on n'ait pas plus vu le Juif Errant, et le jeune cousin du marquis, mort avant le début. ^^
8/10
"Les génies des eaux" aux Editions Time-Life
140 pages, et - quelle surprise - des illustrations belles à pleurer, comme d'habitude, je pourrais donner une bonne note rien que pour les illlustrations. Comme d'habitude aussi, style d'écriture basique, bonne documentation avec ample bibliographie, alternance sans prévenir entre du meta et des histoires, et en fait, soyons honnêtes, il y a deux critères principaux qui font que j'apprécie plus ou moins les livres de cette collection. D'abord, si c'est un de mes sujets de prédilection (ici, oui !), et ensuite, si je ne connais pas déjà toutes les histoires, et pour le coup, le résultat est mitigé.
Première partie : les eaux primordiales, commence par un conte de sirènes au schéna classique mais que je ne connaissais pas tel quel, part sur différents mythes de création du monde par l'eau (classiques) puis de déluge (assez centrée sur la version qu'on voit dans l'épopée de Gilgamesh). Bonus : des illustrations sur la déesse de la mer chez les Vikings !
Seconde partie : les aventuriers de la mer. Très (trop ?) centré sur Jason et Ulysse, même si au moins l'auteur utilise d'autres sources qu'Homère. Bonus : une galerie de monstres marins !
Troisième partie : Les fantômes de la mer. J'aime beaucoup cette partie, et pour le coup, à part deux pages sur le hollandais volant, c'est des histoires que je ne connaisais pas, et une bonne aventure d'horreur en bonus !
Quatrième partie : Les romances avec des filles de la mer. Pas trop mal fait, même si là encore, beaucoup d'histoires que je connais, comme Urashima Taro ou la Groac'h de l'île du Loc'h, mais pas seulement. Bonus : l'histoire d'Ondine.
Ha, quand même, j'aime cette collection !
8/10
"Le Maître du Jugement Dernier", par Leo Perutz
Environ 150 pages, roman fantastique... ou policier. C'est une enquête, en tout cas. Début du 20e siècle, le narrateur était amoureux de la femme d'un ami, l'ami est retrouvé mort, suicidé, sans motif, et il y a sans doute été poussé. Tous les indices accusent la narrateur... est-ce que c'est une mise en scène, un hasard, une influence surnaturelle qui fait qu'il ne se rappelle pas, est-ce qu'il ment juste très bien ?
En tout cas, il est bien décidé à enquêter sur cette affaire, et il n'est pas le seul.
Pour une fois, il y a un personnage que j'aime vraiment beaucoup ! L'ingénieur militaire avec du stress post-traumatique qui comprend bien mais explique mal, et se croit très intelligent de façon comique au début, tragique à la fin.
La révélation finale est... très bien faite, elle recolle tout, tous les petits points qu'on ne comprenait pas, mais pour un roman fantastique, elle serait presque trop logique, très rationnelle, et pas si effrayante que ça.
8/10
"Le Judas de Léonard", par Leo Perutz
Roman, environ 250 pages. Le thème du livre est le crime de Judas ; pour Léonard de Vinci (qui doit le peindre pour sa Cène), il a trahi par orgueil, parce qu'il ne supportait pas de ressentir de l'amour pour Jesus. Ce n'est pas de l'avarice, que Dieu aurait pardonnnée. Mais justement, un marchand de chevaux qui passe par Milan semble sur le point de reproduire le crime de Judas...
Cela ne ressemble pas aux autres que j'ai lus de lui, il n'y a aucun élément surnaturel. J'ai aimé la théorie sur Judas et l'histoire qui va avec, mais malgré tout, elle était peut-être un peu longue, parce que mes passages préférés sont ailleurs - dans les grandes discussions sur l'art et la philosophie qu'a Léonard avec les différents peintres, sur ce poète amnésique qui est peut-être François Villon.
Je pense de plus en plus à la façon de Perutz d'écrire les femmes, je disais qu'il ne les considérait que comme objets de désirs, mais en fait, plus ça va, plus je vois qu'il est en partie lucide, en particulier sur le fait que la plupart de ses personnages, principaux ou pas, qui prétendent aimer une femme ne ressentent que du désir pour une version idéalisée, et c'est une partie de leurs problèmes.
J'aimerais toujours que ses personnages féminins aient d'autres choix scénaristiques que qui elles vont aimer et avec qui elles vont coucher, ceci dit (au moins elles choisissent ça, cela pourrait être pire ?)
7/10
"Les révoltés de Saint-Domingue", par Bertrand Solet
Roman, environ 300 pages, je l'ai lu parce que comme j'envisage d'écrire sur la révolution haïtienne, c'est cool de savoir ce qui existe déjà, surtout en littérature pour la jeunesse !
Le scénario est simple mais bien mené, le personnage principal est Mango, un esclave qui s'engage dans la révolte et se met sous les ordres de Toussaint L'Ouverture. Dans les autres personnages principaux, il y a Le Goff, un blanc sympathique qui lui sauve la vie à un moment, Séraphin, un autre révolté qui devient son ami, et le traître Villette, qui est le méchant de l'histoire, qui n'est pas seulement pro-esclavage, mais aussi fourbe et criminel. Mais compétent, dans son genre.
La première partie parle de la première révolte des esclaves, et puis... time skip de dix ans, et on se retrouve à l'époque où Napoléon voulait rétablir l'esclavage, et on en profite pour conclure les histoires personnelles, de façon globalement optimiste.
J'ai bien aimé, et, je le confesse, j'ai bien aimé aussi que ça ne ressemble pas du tout à ce que je veux écrire, toute la partie qui m'intéresse est dans le time skip, et l'auteur n'a pas spécialement de sympathie pour le vaudou. ^^
6/10
"Le cavalier suédois", par Leo Perutz
Roman, environ 200 pages. Oui, mes obsessions de lecture se voient totalement. :-) Encore du fantastique historique, pendant la guerre de Trente Ans, et oh, j'ai adoré celui-là !
L'histoire est touchante, elle joue sur des thèmes de faute, de culpabilité et de rédemption que j'aime beaucoup. Je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler.
Il y a plus d'un personnage féminin, cette fois, et l'une d'entre elles est assez typique des filles de Perutz, mais il y en a une autre, qui sans être vraiment positive, a des compétences et prend des décisions, et une troisième, dont on sait qu'elle va vivre une vie absolument awesome, et pourquoi est-ce si résumé ? (parce que ce n'est pas le sujet ^^).
On balance sans arrêt entre explications rationnelles et explications surnaturelles, et dans ce livre-là, ça m'a laissé dans l'état d'esprit que je préfère, à savoir pourquoi se poser la question, les deux explications sont belles toutes les deux, elles sont donc vraies toutes les deux ! L'imagerie du diable et du jugement de dieu est assez fascinante, en tout cas.
J'aime le côté qu'a le personnage principal à toujours désespérer quand il voit quelqu'un faire mal son job et essayer de lui expliquer comment faire, ça le rend très humain, sans qu'on sache si c'est en mode sympathique ou en mode énervant... et à côté de ça, ça fait marcher tous le scénario, et, de façon plus profondes, le thème central.
Et la fin... ha, la fin. On est là en mode "aaaargh, mais en fait, tu nous avais dit comment ça finissait dès le début" et puis "c'est horrible" et puis "c'est parfait !" Ca a réussi à la fois à m'impressionner pour ce qui est de la construction intellectuelle et à me briser un peu le coeur.
10/10
"L'assassin sans scrupules Hasse Karlsson dévoile la terrible vérité : comment la femme est morte de froid sur le pont de chemin de fer" par Henning Mankell
Théâtre (pour la jeunesse ?), une soixantaine de pages. L'histoire d'un adolescent qui s'est laissé entraîner par son nouvel ami à faire des choses qu'il n'aurait pas dû. C'est plutôt réaliste comme vision d'un gamin des treize ans, il y a des passages frappants et des personnages secondaires intéressants, mais le héros comme son ami me sont très antipathiques, sans charisme ni vraie complexité, sans compter que la fin est (volontairement) anticlimatique et déprimante, aussi je n'ai pas apprécié autant que j'aurais espéré. Mais ce n'était pas bien long, et ce n'est pas au point de me dégoûter d'essayer les romans de l'auteur. ^^
4/10
"Les onze", par Pierre Michon
Roman, environ 150 pages. Cela parle d'un tableau fictionnel, peint par un artiste fictionnel, et représentant le Comité de Salut Public, c'est pour ce dernier point que je l'ai lu, quelle surprise. ^^
D'abord, je tiens à dire que c'est vraiment très bien écrit. J'ai déjà vu reprocher des répétitions, mais je les trouve très maîtrisées, il y a des beautés et des idées dans ce style.
Cela n'empêche pas que j'ai passé toute la première moitié, qui concerne la biographie du peintre, à trouver que c'était un peu creux. C'est agréable à lire, et bien sûr ça ne serait pas crédible si la biographie était pleine de détails incroyables ou le rendait trop sympathique, mais quand même, hum, peut-être que c'est parce que je ne connais pas les détails de la peinture de l'époque, ou parce que je ne tiens pas à la peinture en général. Mais bof. Pareil pour les détails précis sur la façon dont le tableau est exposé au Louvre. C'est broder sur du vide pour faire croire qu'il est là.
La seconde partie est sur les circonstances de la création du tableau, et pour le coup j'aime les complots politiques derrière, et j'aime comment il décrit la politique de l'époque. Je ne suis pas d'accord avec tout, loin de là, mais au moins ce sont des interprétations originales (et bien écrites).
Quand il dit que la tableau a été commandé en nivôse et pas ventôse comme on le dit habituellement, ma première réaction est "mais alors il faudrait une explication pour l'absence de mention d'Hérault de Séchelles !" Vous avez le droit de dire que je suis dramatique, mais ça brise mon sens de la crédibilité. Ca faisait quoi, une semaine, qu'il n'était plus au Comité ? Et personne n'en parle ?
Je n'ai jamais pu voir le tableau dans ma tête. Les indications qu'on nous donne sont trop floues, trop contradictoires. C'est fait exprès, mais ça reste frustrant. Même en image fragmentaire, je ne peux pas.
Accessoirement, le seul membre du Comité qu'on voit apparaître en personne est Collot d'Herbois, et je ne dirais pas qu'il est sympathique, mais j'ai quand même l'impression que c'est une des versions qui le bashe le moins de toutes celles que j'ai lues ; j'aime l'imagerie du traducteur et acteur de Shakespeare qui devient méchant shakespearien lui-même !
7/10
Progression : 72/52
"Le Marquis de Bolibar", par Leo Perutz
Roman, fantastique, environ 220 pages. Parce que j'ai décidé que j'allais lire plus de Leo Perutz !
Le roman se passe pendant les guerres napoléoniennes, en Espagne. Les armées de Napoleon ont pris une ville, le Marquis de Bolibar est un espagnol qui a promis d'aider les guerrilleros locaux à la faire reprendre... il meurt avant d'accomplir sa tâche, mais son esprit possède, en quelque sorte, les officiers, qui vont se mettre à s'entredétruire et à faire ce qu'il aurait dû faire, à la suite d'une série de coïncidences, de malentendus, et d'une jalousie maladive autour de la seconde femme du colonel.
J'adore le scénario, comment on va vers la fin sans rien pouvoir imaginer pour l'empêcher, où c'est évident qu'il y a une malchance surnaturelle mais pourtant chaque détail est rationnellement justifiable, c'est scénarisé de façon très minutieuse et très tordue.
J'adore aussi l'arc secondaire avec l'homme qui est probablement le Juif Errant (ou au moins croit qu'il l'est). La raison pour laquelle il s'est engagé dans l'armée napoléonienne me fait couiner, OK ?
Ce que je n'aime pas : les personnages principaux, tous plus antipathiques les uns que les autres (même celui qui aime les livres, je n'arrive pas à l'aimer), et la façon de Leo Perutz d'écrire les femmes. Même quand elles agissent, leur rôle narratif est toujours celui d'objet de désir. Bien sûr, les personnages masculins ne sont pas maître de leur destin non plus... mais c'est quand même frustrant.
Je regrette qu'on n'ait pas plus vu le Juif Errant, et le jeune cousin du marquis, mort avant le début. ^^
8/10
"Les génies des eaux" aux Editions Time-Life
140 pages, et - quelle surprise - des illustrations belles à pleurer, comme d'habitude, je pourrais donner une bonne note rien que pour les illlustrations. Comme d'habitude aussi, style d'écriture basique, bonne documentation avec ample bibliographie, alternance sans prévenir entre du meta et des histoires, et en fait, soyons honnêtes, il y a deux critères principaux qui font que j'apprécie plus ou moins les livres de cette collection. D'abord, si c'est un de mes sujets de prédilection (ici, oui !), et ensuite, si je ne connais pas déjà toutes les histoires, et pour le coup, le résultat est mitigé.
Première partie : les eaux primordiales, commence par un conte de sirènes au schéna classique mais que je ne connaissais pas tel quel, part sur différents mythes de création du monde par l'eau (classiques) puis de déluge (assez centrée sur la version qu'on voit dans l'épopée de Gilgamesh). Bonus : des illustrations sur la déesse de la mer chez les Vikings !
Seconde partie : les aventuriers de la mer. Très (trop ?) centré sur Jason et Ulysse, même si au moins l'auteur utilise d'autres sources qu'Homère. Bonus : une galerie de monstres marins !
Troisième partie : Les fantômes de la mer. J'aime beaucoup cette partie, et pour le coup, à part deux pages sur le hollandais volant, c'est des histoires que je ne connaisais pas, et une bonne aventure d'horreur en bonus !
Quatrième partie : Les romances avec des filles de la mer. Pas trop mal fait, même si là encore, beaucoup d'histoires que je connais, comme Urashima Taro ou la Groac'h de l'île du Loc'h, mais pas seulement. Bonus : l'histoire d'Ondine.
Ha, quand même, j'aime cette collection !
8/10
"Le Maître du Jugement Dernier", par Leo Perutz
Environ 150 pages, roman fantastique... ou policier. C'est une enquête, en tout cas. Début du 20e siècle, le narrateur était amoureux de la femme d'un ami, l'ami est retrouvé mort, suicidé, sans motif, et il y a sans doute été poussé. Tous les indices accusent la narrateur... est-ce que c'est une mise en scène, un hasard, une influence surnaturelle qui fait qu'il ne se rappelle pas, est-ce qu'il ment juste très bien ?
En tout cas, il est bien décidé à enquêter sur cette affaire, et il n'est pas le seul.
Pour une fois, il y a un personnage que j'aime vraiment beaucoup ! L'ingénieur militaire avec du stress post-traumatique qui comprend bien mais explique mal, et se croit très intelligent de façon comique au début, tragique à la fin.
La révélation finale est... très bien faite, elle recolle tout, tous les petits points qu'on ne comprenait pas, mais pour un roman fantastique, elle serait presque trop logique, très rationnelle, et pas si effrayante que ça.
8/10
"Le Judas de Léonard", par Leo Perutz
Roman, environ 250 pages. Le thème du livre est le crime de Judas ; pour Léonard de Vinci (qui doit le peindre pour sa Cène), il a trahi par orgueil, parce qu'il ne supportait pas de ressentir de l'amour pour Jesus. Ce n'est pas de l'avarice, que Dieu aurait pardonnnée. Mais justement, un marchand de chevaux qui passe par Milan semble sur le point de reproduire le crime de Judas...
Cela ne ressemble pas aux autres que j'ai lus de lui, il n'y a aucun élément surnaturel. J'ai aimé la théorie sur Judas et l'histoire qui va avec, mais malgré tout, elle était peut-être un peu longue, parce que mes passages préférés sont ailleurs - dans les grandes discussions sur l'art et la philosophie qu'a Léonard avec les différents peintres, sur ce poète amnésique qui est peut-être François Villon.
Je pense de plus en plus à la façon de Perutz d'écrire les femmes, je disais qu'il ne les considérait que comme objets de désirs, mais en fait, plus ça va, plus je vois qu'il est en partie lucide, en particulier sur le fait que la plupart de ses personnages, principaux ou pas, qui prétendent aimer une femme ne ressentent que du désir pour une version idéalisée, et c'est une partie de leurs problèmes.
J'aimerais toujours que ses personnages féminins aient d'autres choix scénaristiques que qui elles vont aimer et avec qui elles vont coucher, ceci dit (au moins elles choisissent ça, cela pourrait être pire ?)
7/10
"Les révoltés de Saint-Domingue", par Bertrand Solet
Roman, environ 300 pages, je l'ai lu parce que comme j'envisage d'écrire sur la révolution haïtienne, c'est cool de savoir ce qui existe déjà, surtout en littérature pour la jeunesse !
Le scénario est simple mais bien mené, le personnage principal est Mango, un esclave qui s'engage dans la révolte et se met sous les ordres de Toussaint L'Ouverture. Dans les autres personnages principaux, il y a Le Goff, un blanc sympathique qui lui sauve la vie à un moment, Séraphin, un autre révolté qui devient son ami, et le traître Villette, qui est le méchant de l'histoire, qui n'est pas seulement pro-esclavage, mais aussi fourbe et criminel. Mais compétent, dans son genre.
La première partie parle de la première révolte des esclaves, et puis... time skip de dix ans, et on se retrouve à l'époque où Napoléon voulait rétablir l'esclavage, et on en profite pour conclure les histoires personnelles, de façon globalement optimiste.
J'ai bien aimé, et, je le confesse, j'ai bien aimé aussi que ça ne ressemble pas du tout à ce que je veux écrire, toute la partie qui m'intéresse est dans le time skip, et l'auteur n'a pas spécialement de sympathie pour le vaudou. ^^
6/10
"Le cavalier suédois", par Leo Perutz
Roman, environ 200 pages. Oui, mes obsessions de lecture se voient totalement. :-) Encore du fantastique historique, pendant la guerre de Trente Ans, et oh, j'ai adoré celui-là !
L'histoire est touchante, elle joue sur des thèmes de faute, de culpabilité et de rédemption que j'aime beaucoup. Je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler.
Il y a plus d'un personnage féminin, cette fois, et l'une d'entre elles est assez typique des filles de Perutz, mais il y en a une autre, qui sans être vraiment positive, a des compétences et prend des décisions, et une troisième, dont on sait qu'elle va vivre une vie absolument awesome, et pourquoi est-ce si résumé ? (parce que ce n'est pas le sujet ^^).
On balance sans arrêt entre explications rationnelles et explications surnaturelles, et dans ce livre-là, ça m'a laissé dans l'état d'esprit que je préfère, à savoir pourquoi se poser la question, les deux explications sont belles toutes les deux, elles sont donc vraies toutes les deux ! L'imagerie du diable et du jugement de dieu est assez fascinante, en tout cas.
J'aime le côté qu'a le personnage principal à toujours désespérer quand il voit quelqu'un faire mal son job et essayer de lui expliquer comment faire, ça le rend très humain, sans qu'on sache si c'est en mode sympathique ou en mode énervant... et à côté de ça, ça fait marcher tous le scénario, et, de façon plus profondes, le thème central.
Et la fin... ha, la fin. On est là en mode "aaaargh, mais en fait, tu nous avais dit comment ça finissait dès le début" et puis "c'est horrible" et puis "c'est parfait !" Ca a réussi à la fois à m'impressionner pour ce qui est de la construction intellectuelle et à me briser un peu le coeur.
10/10
"L'assassin sans scrupules Hasse Karlsson dévoile la terrible vérité : comment la femme est morte de froid sur le pont de chemin de fer" par Henning Mankell
Théâtre (pour la jeunesse ?), une soixantaine de pages. L'histoire d'un adolescent qui s'est laissé entraîner par son nouvel ami à faire des choses qu'il n'aurait pas dû. C'est plutôt réaliste comme vision d'un gamin des treize ans, il y a des passages frappants et des personnages secondaires intéressants, mais le héros comme son ami me sont très antipathiques, sans charisme ni vraie complexité, sans compter que la fin est (volontairement) anticlimatique et déprimante, aussi je n'ai pas apprécié autant que j'aurais espéré. Mais ce n'était pas bien long, et ce n'est pas au point de me dégoûter d'essayer les romans de l'auteur. ^^
4/10
"Les onze", par Pierre Michon
Roman, environ 150 pages. Cela parle d'un tableau fictionnel, peint par un artiste fictionnel, et représentant le Comité de Salut Public, c'est pour ce dernier point que je l'ai lu, quelle surprise. ^^
D'abord, je tiens à dire que c'est vraiment très bien écrit. J'ai déjà vu reprocher des répétitions, mais je les trouve très maîtrisées, il y a des beautés et des idées dans ce style.
Cela n'empêche pas que j'ai passé toute la première moitié, qui concerne la biographie du peintre, à trouver que c'était un peu creux. C'est agréable à lire, et bien sûr ça ne serait pas crédible si la biographie était pleine de détails incroyables ou le rendait trop sympathique, mais quand même, hum, peut-être que c'est parce que je ne connais pas les détails de la peinture de l'époque, ou parce que je ne tiens pas à la peinture en général. Mais bof. Pareil pour les détails précis sur la façon dont le tableau est exposé au Louvre. C'est broder sur du vide pour faire croire qu'il est là.
La seconde partie est sur les circonstances de la création du tableau, et pour le coup j'aime les complots politiques derrière, et j'aime comment il décrit la politique de l'époque. Je ne suis pas d'accord avec tout, loin de là, mais au moins ce sont des interprétations originales (et bien écrites).
Quand il dit que la tableau a été commandé en nivôse et pas ventôse comme on le dit habituellement, ma première réaction est "mais alors il faudrait une explication pour l'absence de mention d'Hérault de Séchelles !" Vous avez le droit de dire que je suis dramatique, mais ça brise mon sens de la crédibilité. Ca faisait quoi, une semaine, qu'il n'était plus au Comité ? Et personne n'en parle ?
Je n'ai jamais pu voir le tableau dans ma tête. Les indications qu'on nous donne sont trop floues, trop contradictoires. C'est fait exprès, mais ça reste frustrant. Même en image fragmentaire, je ne peux pas.
Accessoirement, le seul membre du Comité qu'on voit apparaître en personne est Collot d'Herbois, et je ne dirais pas qu'il est sympathique, mais j'ai quand même l'impression que c'est une des versions qui le bashe le moins de toutes celles que j'ai lues ; j'aime l'imagerie du traducteur et acteur de Shakespeare qui devient méchant shakespearien lui-même !
7/10
Progression : 72/52