Lectures de mars
Apr. 1st, 2013 12:19 pm![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png)
"Le joueur", par Fiodor Dostoievski
Un roman court ou une longue nouvelle (120 pages dans l'édition que j'ai lue). Enfin, surtout court par rapport aux autres romans de Dostoievski que j'ai lus.
C'était intense. Contrairement à ce que le titre laisse entendre, la passion du jeu séduit et ruine la plus grande partie des personnages, pas juste le narrateur. La romance aussi est décrite de façon violente et irrationnelle (et c'est terrible à quel point Dostoievski aime ses tsundere ^^). Les grands speechs étaient réduits au minimum, vu la longueur, mais ceux qu'il y a sont toujours à la fons intéressants pour la caractérisation et remplis d'idées intéressantes. Et bien sûr, c'était bien plus rythmé que ce que j'ai pu lire d'autre de lui.
Par contre, ce n'est pas devenu un de mes préférés, parce qu'il n'y a aucun personnage qui me reste comme spécialement sympathique à la fin. Charismatique, oui, mais pas forcément aimables pour autant. La grand-mère est terrible ^^
"Dragons et serpents", aux éditions Time-Life
Recueil de contes et légendes, environ 140 pages, et comme d'habitude dans cette édition, pas de nom d'auteur, juste une longue liste de participants, et une bibliographie. Et comme d'habitude aussi, ce qui fait la force de cette édition, c'est les illustrations. Même si j'ai l'impression que dans ce tome il y en a un peu plus de connues et du domaine public que dans les précédents.
Comme souvent aussi, cela alterne un peu d'analyse générale, une histoire, ça nous fait revenir à telle thématique, etc... et c'est très agréable à lire au total. Le parties sont, en gros : les dragons en tant qu'esprits du chaos (avec un petit bonus de classification des dragons occidentaux et orientaux selon leur apparence et leur rôle), les dragons orientaux (avec en bonus une histoire que j'ai présentée plus tôt dans le mois, avec une héroïne classe), l'âge d'or des dragons (début du Moyen-Âge français, avec l'histoire du Drac en bonus), l'ère des tueurs de dragons (avec en bonus l'histoire illustrée d'une dynastie perse dont c'était manifestement la spécialité)
C'est très centré dragons d'Europe ou d'Asie, c'est un peu dommage quand je sais qu'il existe des légendes de dragons africaines ou américaines géniales. Mais si on admet ça, c'est bien fait. Les histoires les plus célèbres sont là, résumées. Celles qui sont moins connues sont plus détaillées. Certaines légendes très connues ont des bonus - on apprendra comment est mort Beowulf, ou comment les dragon dont Merlin s'est servir pour prophétiser sont arrivés là.
Accessoirement, je veux le noter quelque part : j'ai appris que pour ne pas être espionné par les fées quand on complote contre elles, il fallait, tout en étant dans la même pièce, discuter à travers des cornets acoustiques en métal. C'est tellement logique et tellement ridicule que je tiens à en garder mémoire !
En bref, pas le livre ultime sur le sujet, mais je continuerai à lire tous les livres de cette collection que je trouverai et à baver sur les illustrations !
"Timbré", par Terry Pratchett
Roman, environ 500 pages. Encore un tome de Discworld, cette fois, sur le thème de la Poste, m'avait-on dit. Et effectivement, il y a ça - il y a les détails rigolos comme ce que les collectionneurs fous peuvent aimer dans un monde sans timbre, il y a une thématique très Pratchettienne sur l'esprit collectif des lettres non distribuées, il y a le personnage, un escroc plus ou moins repenti, qu'on s'amuse à voir faire des choses énormes niveau manipulation de l'opinion publique, mais pour la bonne cause, cette fois.
Ce qu'on ne m'avait pas dit, c'est que la Poste est en concurrence avec l'entreprise qui a acheté les sémaphores, les laisse tomber en ruine pour faire plus de profit et vend de plus en plus cher un service qui marche de moins en moins bien... hum, au cas où vous n'auriez pas une idée claire de ce qui est mentionné, la bande de hackers-de-sémaphores qui s'opposent à eux ont "Gnu" dans leur nom. Pouvais-tu être moins subtil, Pratchett ? Je ne suis pas sûre. ^^
Mais bon, comme souvent, c'est de la non-subtilité qui vas pas tout à fait exactement mais en grande partie dans une direction que j'approuve, et en plus c'est drôle, donc ça marche sur moi à chaque fois. :-)
Je ne savais pas si j'allais aimer Moist. Je n'arrive plus à me rappeler, c'est bien la première fois que Pratchett fait un arc de rédemption aussi détaillé, qui est pratiquement le centre du bouquin ? C'est peut-être un peu rapide, mais pas très rapide, donc ça me va. J'aime le moment où le golem lui explique combien il a tué de personnes. J'adore les golems pratchettiens en général, d'ailleurs, et c'est une des raisons pour lesquelles j'ai un faible pour Adora Belle aussi. Et puis voilà, pour en revenir à Moist, mon kink sur la compétence est activé. :-) Et ai-je mentionné qu'on voyait Vetinari ? Qui est tout aussi classe que d'habitude ?
En bref, je suis très contente de ce tome. :-)
"Naamah's Curse", par Jacqueline Carey
Roman, environ 680 pages, c'est court pour un livre de cette série, lalala. :-)
Moirin n'est toujours pas mon personnage préféré de la série, Moirin/Bao n'est toujours pas mon couple préféré. Et le début est un peu lent. J'ai commencé par ce qui ne me plaisait pas, mais au total, j'ai trouvé ça très agréable à lire, je suis biaisée avec cette série, et son mélange d'aventure, d'exploration culturelle et de porn. J'adore toujours ce que l'auteur fait avec sa réécriture mythologico-fantasy des différentes cultures (cette fois-ci, nous avons les Mongols, le Tibet et l'Inde). J'aime aussi ce qu'elle fait avec l'évolution des russes chrétiens depuis la dernière fois. Cette partie-là est assez classique, mais soyons honnêtes, ce sont des clichés que j'aime bien. La seconde partie a, pour moi, l'avantage d'avoir un personnage que j'adore - la Rani Amrita - et un peu de mind control (et les persos qui résistent, yeah), ce qui me fait toujours plaisir.
La mort d'un certain personnage me frustre un peu, mais en même temps, j'aime ce que fait l'auteur avec les suites, donc... on verra selon si ça prend de l'importance dans le tome 3 ou si c'est oublié ? J'ai très envie de lire le tome 3, en tout cas. Amérique du Sud/Centrale = moi très contente. Même si je ne sais pas du tout ce qui va les y mener. ^^ Peut-être le Destin de Moirin ? Il jouait moins de rôle dans cette histoire sur le choix de ses actes, et après le tome précédent, c'était sympathique de la voir agir pour des raisons plus... prosaïques. Ou pas, mais moins Deus ex Machina, en tout cas.
"Les plus belles légendes chinoises", par Tao Tao Liu Sanders, illustré par Johnny Pau
Alors que je passais chez un bouquiniste, j'ai réussi à trouver un de ceux qui me manquaient de cette vieille collection de mythes et légendes que j'adore (et, en même temps, celui sur les romains, que j'avais déjà lu mais c'est cool de l'avoir). Comme les autres : environ 130 pages, pour enfants, vraiment bien construit et bien illustré. Là encore, j'admire comment ça réussit à regrouper les légendes par différentes origines mythologiques et culturelles (bouddhiste, taoiste, encore plus ancien que ça), dégager les schémas sans perdre de vue qu'on est là pour les histoires et pas pour l'analyse, et construire un tout encore plus cohérent au total.
Plein de légendes classiques que je connaissais déjà, bien entendu. Mais d'une part j'en ai quand même découvert encore, et d'autres part, à chaque fois, ça me semble devoir être le livre de cette collection qui est à conseiller en premier pour découvrir cet univers, surtout à un enfant.
Mes passages préférés : tout ce qui concerne les erreurs administratives du monde des morts et des dieux en général. Hilarant à chaque fois. Quand Mulien découvre aux enfers et tombe sur la bande des morts par erreur parce que la personne qui devait mourir a le même nom qu'eux... c'est glauque, bien sûr, mais c'est très décalé et moderne. Aussi, j'aime les mythes chinois parce qu'ils ont un dieu des examens.
Le schéma récurrent de façon dérangeante : la main d'une fille est promise à n'importe qui qui accomplira une tâche héroïque quelconque, c'est un animal qui le fait, et il est déterminé à voir sa récompense.
Les légendes de romance entre un humain et une créature surnaturelle sont toujours très ambiguë quant à si la romance est adorable ou creepy, et j'aime bien. Les légendes sur la fidélité en amour ou à la famille vont si loin qu'elles sont parfois dérangeantes mais certaines sont super-émouvantes aussi ! J'admets !
(Aussi, tout ceci me donne envie de relire du Barry Hughart ^^)
"Louis le Galoup" tome 1 : "Le village au bout du monde", par Jean-Luc Marcastel
Roman pour la jeunesse, environ 240 pages. A la base, je l'ai offert à
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L'auteur est français et a un nom a écrire des histoires de loups-garou (pour ceux qui ne comprennent pas ma *hum hum* référence subtile, Jean Chastel est l'homme qui a tué la bête du Gévaudan). Cela se passe aussi dans une France alternative médiévale, dans laquelle une brèche vers les enfers (du moins, c'est comme ça que l'interprêtent les habitants) s'est ouverte entre le nord-est et le sud-ouest, les séparant de façon irrépressible et corrompant les habitants locaux, humains et animaux.
L'histoire se passe dans la partie sud-ouest, et il y a quelque chose dans le style d'écriture qui s'inspire des contes d'Occitanie, du parler paysan traditionnel. Quelques expressions locales, beaucoup d'images colorées et originales, des phrases courtes avec des exclamations. Il a un style, on ne peut pas dire le contraire. Les paragraphes, par contre, sont peut-être un peu trop courts à mon goût, en moyenne, un peu trop saccadés, en particulier il y a souvent des paragraphes d'une ligne qui font fanfic ? Mais au total, ce n'est pas parfait mais j'aime, c'est clairement une des raisons de mon plaisir de lecture.
Ce tome donne vraiment une impression de premier épisode. Les personnages sont présentés (pour l'instant ils sont potentiellement sympathiques mais aussi potentiellement cliché, ça dépend de la direction que prend leur développement), l'univers aussi (du moins la partie qui n'est pas mystérieuse), les méchants aussi (ils sont très méchants), et la plupart des scènes sont plus des moyens de faire cette exposition qu'une histoire qui a déjà commencé. Ce n'est pas au point où c'est totalement prévisible, mais ce n'est pas non plus très novateur. Ceci dit, vu qu'Heera aussi a accroché après, il n'y a pas de raison pour que ça ne m'arrive pas à moi aussi.
Progression : 17/52
"Risques de lecture" : Le joueur, Le village au bout du monde -> 7/26