flo_nelja: (Dalek)
[personal profile] flo_nelja
Je suis juste trop louzeuse en fics à chapitres...

Titre : Une planète de retour (Partie 5/5)
Auteur : [livejournal.com profile] flo_nelja
Fandom : Doctor Who
Persos : Ten et Rose (un peu de Ten/Rose, comme dans le canon, quoi), des OC locaux, et un méchant des vieilles séries que j'aime bien
Rating : PG
Résumé : Ten et Rose, pendant la saison 2 (et même, techniquement, quelque part entre le 2x07 et le 2x08), sur une planète qui ne devrait pas être habitée, ni même être là du tout.
Disclaimer : Ces personnages appartiennent à la BBC et à Russell T. Davies.
Avertissements : Pas vraiment des spoilers. Désolée pour les histoires de tutoiements/vouvoiements, je n'ai rien trouvé de satisfaisant. Imaginez qu'ils parlent anglais. ^^
Résumé des épisodes précédents : Le Docteur et Rose arrivent sur une planète qui semble se remettre d'une glaciation, le tout grâce à un "dieu" mystérieux, alors qu'elle aurait dû être projetée loin dans l'espace dix ans auparavant. Mais tous les problèmes ne sont pas résolus : une maladie qui brouille la perception du temps, et tue à long terme, touche les habitants. Alors Rose est touchée, le Docteur découvre que la maladie suit une ligne temporelle inversée, et en déduit le remède.
Rose et des adolescents de cette planète réussissent à capturer une des créatures féroces dont le contact est le remède, et entretiennent de guérir tout le monde. Mais pendant ce temps, le Docteur a été conduit par Senia, la seconde prophétesse dont la fille Ludi est touchée par la maladie, au "dieu", qui n'est autre qu'Omega, un Seigneur du Temps renégat que le Docteur connaît.
Il reproche vivement la destruction de Gallifrey au Docteur qui, se sentant coupable, n'essaie même pas de répliquer. Et voilà qu'Omega lui propose de se racheter : se sacrifier, pour recréer Gallifrey...



"Quoi ?" Le Docteur resta silencieux pendant quelques fractions de seconde seulement. "Vous ne pouvez pas retrouver Gallifrey ! Personne ne le peut ! Toute la Guerre du Temps est dans une boucle fermée, et... et vous ne savez pas l'enfer qu'elle était devenue, à la fin."

"Tu n'as aucune excuse !"

"Je n'en cherche pas. Mais même si c'était ce que vous vouliez... c'est impossible. Même en me détruisant. Même en me détruisant avant que je la détruise."

"Je ne compte pas aller repêcher Gallifrey dans le flux temporel. Non, je la reconstruirai du néant !"

"C'est impossible."

"Qui crois-tu que je suis ?!" La voix tonnante d'Omega résonnait dans l'esprit du Docteur à l'écraser. "Je l'ai déjà fait une fois ! Ou plutôt nous l'avons fait, Rassilon et moi, mais je suis des milliers de fois plus puissant que je l'étais, et Rassilon est mort !"

"En fait," protesta faiblement le Docteur, plus pour la forme qu'autre chose, "Rassilon était juste endormi et il est maintenant dans la même boucle que..."

"Peu importe ! Le fait est que nous avons déjà créé les Seigneurs du partir d'une planète encore à l'état d'ébauche, et je peux le refaire !"

"Ce ne serait pas la vraie Gallifrey !"

"Et pourquoi donc ? Tu as bien dû l'apprendre. C'est la nature des choses qui comptent, peu importent l'espace et le temps."

"Les Seigneurs du Temps n'existent plus !"

"Ils existeront à nouveau dès que je pourrai me concentrer sur autre chose que préserver mon existence dans un univers qui s'applique à me rejeter."

"Pensez-vous pouvoir créer des Seigneurs du Temps à partir de rien ?"

"Non, à partir d'une espèce inférieure. Il me suffira de modifier légèrement leur code génétique. La planète est déjà adéquate en ce qui concerne la gravitation et l'atmosphère... quant au climat, j'ai déjà réglé le problème... Cette planète est belle, et imagine à quoi elle pourra ressembler, quand j'en aurai modifié le ciel... Tu peux participer à cette gloire, Docteur. Cela peut être ton corps, cela peut être ton aide, qui recréeront ce que nous avons perdu !"

Mais le Docteur ne semblait pas le moins du monde attendri ou tenté par ce tableau.

"C'était donc ça, ces dômes, ces créatures de pierre ! Pas juste de la nostalgie, ou un signe, mais un essai ! C'est monstrueux ! Comment peut-on penser utiliser une planète, une planète habitée, pour un jeu de construction et d'ingénierie génétique !"

"CETTE PLANETE EST A MOI ! Elle ne devrait plus exister de toute façon ! Je l'ai fait ramener des confins de ce système où elle allait geler ! J'ai sauvé leurs vies, et maintenant elles m'appartiennent ! Penses-tu qu'ils me rejetteraient si je leur disais que leurs enfants naîtront avec des pouvoirs dont ils ne peuvent même pas rêver ? Je suis leur Dieu, et bientôt, je serai le Dieu de la nouvelle Gallifrey, comme j'aurais dû être celui de l'ancienne !"

Le Docteur voulut regarder Senia, lui demander si elle était d'accord avec ce projet insensé, mais elle était partie. Ils étaient seuls. Et Omega était aussi fou qu'il l'avait jamais été.

"Mais pour cela, comme je le disais," continua Omega, "j'ai besoin d'un corps de matière. Et aucun ne me permettra mieux de me synchroniser que le tien, Docteur, pour des raisons que tu connais !"

A l'intérieur de son immense et transparente bulle magnétique, Omega enleva son masque, dévoilant le visage rond et les cheveux blonds que le Docteur avait portés il y a longtemps.

"Je suppose que tu te rappelles..." ironisa-t-il.

"Vous ne pouvez pas être aussi corrompu ! Vous êtes un Seigneur du Temps... oh, cela ne veut plus rien dire, mais vous êtes un héros de Gallifrey ! Que faites-vous du principe de non-ingérence ! Il a été créé pour empêcher cela !"

"Ah oui. Hedin m'en a parlé. Quelle ironie, que ce soit toi qui me le rappelles. Et qu'il n'y ait plus personne pour essayer de le faire appliquer, sauf toi."

"Et comptez-vous le remettre en application ensuite ? Sur une planète qui a commencé ainsi ? Ou lancer une guerre intergalactique, peut-être, pendant que vous y êtes ?"

"Docteur. Docteur... Ne me prête pas des buts qui ne sont pas les miens. Ne laisse pas nos affrontements précédents influencer une décision raisonnable. Je ne veux pas l'univers, juste ton corps de matière, ton Tardis et cette planète. Tu as détruit Skaro, tu as détruit Gallifrey pour sauver l'univers. Tu ne me reprocheras pas de détruire une planète insignifiante."

"Il n'y a pas de planètes insignifiantes ! Même si certains de ses habitants m'ont traité de façons que j'aurais préféré oublier... c'est un bon endroit peuplé de gens aimables ! Vous ne pouvez pas faire ça !"

"Je le peux. Et je le ferai. Gallifrey renaîtra de ses cendres, et ce sera un endroit encore meilleur. Et tu n'as rien à dire là-dessus, juste à me dire si tu me donnes ton corps ou pas !"

"Alors, juste non."

"Oh, Docteur, est-ce parce que tu penses que cela m'arrêtera ? Crois-tu que j'aurais monté un plan exclusivement basé sur l'hypothèse que tu pourrais t'arrêter ici ? Il est simplement temps pour moi d'utiliser le moyen que j'avais créé en premier lieu."

Le Docteur, frappé de stupeur, murmura "C'était donc pour ça... la ligne temporelle inversée, pour entrer en rsynchronisation avec l'antimatière..."

Omega sourit, avec le visage du Docteur.

***


"Laissez-nous passer !"

"Certainement pas !" Le garde considéra la jeune fille d'un oeil buté. "Et d'ailleurs, n'ai-je pas reçu l'ordre de vous faire sortir tout à l'heure ?"

"J'ai changé d'avis !" proclama Rose. Mais sa mauvaise foi ne semblait pas avoir les effets surnaturels de celle du Docteur, et la hallebarde semblait toujours dangereusement pointue. Elle soupira. "Je vous en prie. Je dois voir Ludi."

"Nous avons trouvé un moyen de la guérir !" s'exclama Dash. Cela ne fit que renforcer les soupçons du garde.

"Qui nécessite de faire entrer un animal sauvage dans sa chambre ?" Il fixa le lynx, toujours emmailloté dans plusieurs filets, que Dash maintenait fermement.

"Maintenant que vous le dites..." soupira Rose. C'était absurde. Le Docteur avait trouvé un moyen de la sauver, et elle devait aller le sauver en retour maintenant. Ils avaient affronté des lynx de pierre, et maintenant, il était hors de question de se laisser arrêter par un bureaucrate qui tenait à son job.

"Regardez !" cria Dash, montrant du doigt un point situé derrière le garde.

"Vous pensez vraiment que je me laisserais avoir comme ça ?"

Mais Rose avait, probablement naïvement, regardé la direction indiquée par Dash, et vit arriver Liosha, Vani, et plusieurs autres personnes. Le garde les observa avec inquiétude.

Mais ils ne s'en prirent pas à lui, se contentant de se laisser guider par Vani pour toucher la créature prisonnière les uns après les autres, puis pousser des cris de surprise.

"Alors, demanda Liosha, ça y est, vous avez fini ? Tout le monde n'est pas venu, vous savez."

"Pas encore." soupira Rose. "Il ne veut pas nous laisser entrer." Elle désigna le garde, qui avait reporté son attention sur la foule.

"Vraiment, quel manque d'efficacité..." Liosha fit un bon vers le garde, le saisit par le col. "Guérisons miraculeuses. GUERISONS MIRACULEUSES ! Qui es-tu, misérable, pour te mettre en travers du Chemin de Dieu ! Comment réagira ta maîtresse, quand elle saura que tu as refusé Sa Grâce à sa fille ?"

Le garde savait qu'il ne devait laisser entrer personne. Et pourtant, ce n'était pas une plaisanterie, c'était vraiment des gens qu'il avait connus, qui avaient été touchés par la maladie, qu'il voyait maintenant discuter normalement, à peine un peu hagards, pendant que Vani leur expliquait ce qui s'était passé. Plus aucun d'entre eux n'était affecté, alors qu'ils avaient juste touché cette créature...

Quand Dash s'aplatit contre le mur pour passer sans le bousculer, il se rangea sur le côté, et eut un long frisson quand il fut presque heurté par le filet.

"Eh bien voilà !" s'exclama Liosha. "Si on m'avait dit que vivre avec mon père pourrait me servir un jour..." Rose se préparait à suivre Dash pour la guider jusqu'à la chambre de Ludi, Liosha voulut la retenir par la manche. Ne désirant assurément pas que le garde change d'avis, elle l'entraîna à sa suite.

"He, doucement ! C'est lourd..."

Vani les suivit, après avoir demandé à tous ceux qu'il avaient guéris de propager la nouvelle, de dire à tous les malades qui pouvaient se trouver encore en ville qu'il leur fallait venir davant la porte de chez Senia. Le garde, qui aurait manifestement préféré un autre point de rendez-vous, n'avait pas osé intervenir.

"Quoi donc ?" demanda Rose après quelques pas. Liosha ne lachait pas sa manche.

"He bien, j'ai amené ça."

Liosha ouvrit le sac qu'il portait à l'épaule, pour le révéler plein de Kayons.

"Nous ne pourrons plus savoir quand ils vont exploser, maintenant." expliqua Vani. "Ce ne serait pas prudent de les garder. Toi, tu peux les en empêcher."

"Et surtout," continua Liosha, "tu as dit que tu avais un moyen de les faire exploser sans attendre leur temps, pas vrai ? Aussi, quand tu auras soigné la fille de Senia et que tu iras sauver ton Docteur, je pense que tu peux les emmener avec toi. Même contre un Dieu, je pense qu'une grosse explosion peut toujours servir - surtout contre un Dieu, peut-être !"

"On ne peut pas faire cela !" protesta Vani. "Lui qui nous a tous sauvés !"

"Peut-être que oui." Il se retourna pour regarder Vani dans les yeux. "Peut-être que non. Mais cette maladie vient de lui. Il a essayé de te tuer. J'ai respecté ses règles jusqu'à maintenant. Je l'ai même honoré, même si c'était difficile à montrer sans honte, avec mon père Premier prophète et toutes ces choses. Mais là, je ne pardonne plus."

"Je ne suis pas mort !" protesta Vani. "C'était peut-être dans l'ordre des choses !"

"Alors, cela peut totalement être dans l'ordre des choses que j'essaie de le tuer aussi, pas vrai ?"

Vani ne trouva pas de réponse qui ne soit pas de mauvaise foi, coléreuse et mesquine. Apparemment, les autres options étaient au-dessus de lui.

Ils avaient rejoint la chambre de Ludi. Rose prit une grande inspiration. Elle avait promis de revenir la sauver. Et si cela ne marchait pas ? Et si c'était trop tard ? Elle courait presque en entrant dans la chambre.

Le petite fille était à nouveau endormie, faible, mais vivante. Dash sourit en voyant le soulagement de Rose, et hissa le lynx à hauteur du traversin, jusqu'à ce qu'il entre en contact avec Ludi. L'animal grondait toujours, mais montait maintenant plus de résignation misérable que d'esprit combattif. Rose ne put s'empêcher d'avoir un peu pitié de lui et nota qu'il faudrait absolument le relacher, à un moment ou un autre.

Ludi se réveilla immédiatement.

"Retournez avec..." Rose désigna vaguement le lynx de pierre "ça... lui... ou elle, pour ce que j'en sais... enfin, soigner les gens. Ludi, j'aurais aimé faire mieux connaissance avec toi, mais j'ai quelque chose d'urgent à faire, alors ce sera pour plus tard."

"Je devrais demander quelques prières polies, ou au moins des remerciements ?" ricana Liosha. "Au point où j'en suis, quoi que je fasse, mon père me traitera de blasphémateur et de fauteur de troubles au dîner..."

"Je t'entends, tu sais !"

Liosha se crispa alors que ses parents entraient dans la pièce.

"Nous avons entendu les rumeurs." déclama Lienn. "Je suis tellement contente de te retrouver sain et sauf !"

Elle serra dans ses bras son fils, qui la dépassait d'au moins une tête et semblait vaguement embarrassé.

"Je n'étais pas vraiment en danger..." essaya-t-il d'expliquer. "J'étais juste, vous savez, occupé à me battre contre des monstres pour sauver le monde, tout ça. Guérir les gens de cette maladie traîtresse qu'Il nous a imposée." Il désigna le lynx de pierre, puis, en souriant, Vani. "D'ailleurs, on n'avait pas tout à fait fini."

Il se détacha soigneusement, avec douceur, de sa mère.

"Si vous le voulez vraiment, on peut même y aller ensemble." dit-il, comme si cela lui demandait un effort immense.

Vimir secoua la tête. "Je ne suis pas venu seulement pour cela. J'ai réfléchi. Ce que ce Docteur a dit... ce que tu dis... cela ne peut pas être la seule possibilité. Mais je dois parler à Dieu, et il ne me répond pas. J'espérais trouver Senia, pour lui demander..."

"Pourquoi ne pas aller le chercher ?" demanda Rose. "Ca tombe bien, c'est là que je vais."

"Et vous vous perdrez à tout jamais !" s'exclama Vimir. "Le chemin est trop complexe, personne ne peut le suivre sans être guidé par Lui."

Rose se mordit la lèvre.

"Mais vous, vous y êtes déjà allé ! Vous devriez vous rappeler !"

"Ce n'est pas... cela ne ressemble pas à un chemin normal. Un pas de côté, et vous êtes soudain à des kilomètres de votre destination... J'ai vu ce qui était arrivé à certains des intrus, quand je suis allée les chercher... S'il m'a rejeté, le rejoindre sera impossible !"

"Je connais cela."

C'était la petite voix de Ludi qui les interrompait, très calme.

"Ce sont des espaces courbes à cinq dimensions. Je peux trouver mon chemin. Je vous guiderai."

"Es-tu sûre ?" demanda Rose. "Si c'est dangereux..."

"Pas pour moi." répondit-elle. "Pas le chemin. L'arrivée, peut-être. Mais toi, tu m'as sauvée, et le Docteur aussi, alors laisse-moi vous aider."

"Cela ne marchera pas !" s'exclama Vimir. "Ce n'est pas... ce n'est pas une question de cinquième dimension. C'est Sa décision qui compte, c'est tout."

"Je ne pense pas." Rose se rappela ce qu'avait dit le Docteur. Un complexe de Dieu. Pas un Dieu. Ce ne serait pas pire que de se repérer dans le TARDIS. Hum, il devait être possible de trouver des points de comparaison plus encourageants... "Mais rien ne vous force à venir avec nous."

"Je viendrai." s'exclama Lienn.

"Je ne sais plus rien." répondit Vimir. "Mais je ne vous laisserai pas risquer votre vie seules, toutes les trois."

"C'est donc décidé ! Il y a une porte au sous-sol, n'est-ce pas ?"

"Oui." répondit Vimir.

"Attends !" s'exclama Liosha alors qu'elle sortait de la pièce.

Il lui fourra le sac de Kayons entre les bras.

"Bonne chance." murmura Dash, aidant Ludi à finir d'enfiler son manteau et ses chaussures.

Vani s'approcha de Rose.

"Essaie de ne pas Le tuer, s'il te plaît." murmura-t-il à son oreille. Vimir ne devait pas entendre, et peut-être Liosha non plus. "Je crois que ton Docteur serait très triste."

***


"Qui allez-vous utiliser ?" demanda le Docteur.

"La petite fille." répondit Omega. "Quitte à être de toute façon limité par une espèce inférieure, c'est elle qui a le plus de potentiel intellectuel."

"Vous ne pouvez pas." murmura le Docteur, sans plus y croire lui-même. "Sa mère ne vous laissera pas faire."

"Senia ? En ce moment même, elle est en train de me l'amener. C'est ma prophétesse. Je lui ai promis de soigner sa fille. Une fois l'opération faite, une fois que je serai resynchronisé avec elle, je n'aurai plus besoin de garder ses schémas de pensée inversés temporellement, et je la guérirai."

"Elle ne sait pas !"

"Non. Elle pense juste que c'est un honneur, comme quand je l'ai choisie pour prophétesse. Et c'est le cas. Sa voix devint soudain plus tendue, nerveuse presque surprise. "Ne t'imagine pas que je te trompe que je l'ai choisie pour te troubler ! Elle a été mon premier choix depuis le début - jusqu'à maintenant, où elle est en deuxième place. Tu sais ce que tu dois accepter pour la sauver ! Sur quoi dois-je te promettre de régner sagement, de ne pas chercher à anéantir cet univers, plus jamais ?"

"Je n'ai pas des devoirs qu'envers moi."

"Oui, tu dois avoir des compagnons de diverses planètes, comme d'habitude." Omega soupira, manifestement contrarié. "Ecoute, je te promets de les renvoyer chez eux, à leur époque, à leur domicile, où ils seront certainement plus en sécurité qu'avec toi. Ai-je déjà fait du mal à tes "amis" alors que je t'avais promis le contraire ? Je ne mentirai pas, il m'est arrivé de le regretter, parce que toi tu n'as jamais su tenir tes engagements."

Voyant que le Docteur ne savait que répondre, Omega poussa son avantage. "Je sais que tu ne veux pas mourir. Tu sais à quelles extrémités j'en suis venu, parce que je ne le voulais pas non plus. Je ne dis pas que c'est un sacrifice facile à faire, mais qu'il est nécessaire. Tu ne sacrifierais pas ta vie juste pour sauver cette enfant, et c'est normal. Peut-être ne le ferais-tu pas juste pour Gallifrey... ou peut-être ne prends-tu pas la peine de te poser la question, parce que tu n'as pas envie de croire en moi. Mais maintenant, tu dois le faire, n'est-ce pas ?"

Le Docteur ne répondit toujours pas.

"Tu peux penser que je te force à un choix impossible. Mais s'il y avait une
troisième possibilité simple, si tu pouvais me détruire, le ferais-tu ?"

"Peut-être."

"En tout cas, tu ne le voudrais pas non plus. Et tu ne la trouveras pas. Cette solution qui permet de sauver tout le monde."

Le Docteur se mit à tourner en rond, en cercles nerveux.

"Tu feras le bon choix." dit Omega d'une voix qui se voulait rassurante. "Et sache que si tu acceptes ma proposition, je peux prendre ton corps seulement, ou je peux échanger nos situations, si tu veux pouvoir continuer à voir ce que tu auras accompli."

***


"Des hérétiques ne veulent pas que notre alliance s'accomplisse. Ils ont pris ta fille. Ils sont actuellement dans mon labyrinthe."

Senia pensait que cette épreuve allait être la dernière, que sa fille lui serait enfin rendue. C'est au plus haut de ses espoirs qu'elle était partie la chercher. Et maintenant, ce message bref, furieux.

Quelques minutes plus tard, un complément d'information. "Le premier prophète, sa femme et l'étrangère. Ce sont eux."

Un des serviteurs de Dieu ! Une intruse qu'elle avait laissée partir elle-même ! Senia se sentait incroyablement trahie.

"Comme la dernière fois, Ludi aura l'air d'aller mieux en présence de l'étrangère, mais ce n'est qu'une illusion."

C'est pour cela qu'elle les attendait à la croisée d'un chemin, vibrante de haine.

Ses gardes avaient été renvoyés, et elle n'avait rien qui ressemble à une arme. Mais si elle les prenait par surprise, peut-être pouvait-elle juste prendre Ludi, s'enfuir avec elle... ou prendre l'un d'entre eux en otage...

Elle ramassa un caillou aux angles pointus, qui aurait aussi bien pu être placé là exprès. Elle se sentait déjà mieux, malgré l'angoisse qui lui serrait la gorge.

Elle entendit des bruits de pas.

Senia put fondre sur Vimir par surprise, lui frapper violemment l'épaule. Il cria. Heureusement, au lieu d'alerter les deux femmes, cela les laissa abasourdies, immobiles. Elle leva le bras pour frapper à nouveau la fille blonde... qui trébucha. C'était trop facile.

"Maman, arrête ça !"

Ce fut son tour de s'immobiliser quelques secondes. Lienn se jeta presque à terre pour examiner avec horreur la plaie de son mari. Rose eut un cri, se jeta devant Ludi, se relevant à moitié.

Pensait-elle donc que Senia pourrait lui faire du mal ?!

"Qu'avez-vous fait à ma fille ?" demanda-t-elle, impérieuse.

"Nous avons trouvé le remède ! Le Docteur avait raison ! Et vous, qu'êtes-vous en train de faire - de lui faire !"

"Ce n'est pas vrai ! Il mentait d'un bout à l'autre ! Et elle n'est pas guérie ! Dès que vous repartirez, comme tout à l'heure..."

"Maman." Dans cette panique, Ludi semblait la personne la moins troublée. "Ce n'est pas comme tout à l'heure. Je ne pouvais même pas me lever, ni réfléchir ! Ca y est, je sais ce que veulent dire hier et demain."

Puis, pensive, elle rajouta. "Et je sais que tu ne vas pas me faire du mal. Je me souviens un peu. Je suis contente de te voir."

Elle serra dans ses bras sa mère, qui ne pouvait émettre que des hoquets étranglés.

"Ce n'est pas possible... vous aviez raison... vous aviez... mais que vais-je faire ?" Elle regarda Rose. "Dites-moi tout ce que vous savez."

Elle lui expliqua en quelques mots, pendant que Lienn essayait de bander les vêtements de son mari avec ses propres vêtements. Il s'était évanoui. Elle fouilla dans son sac, en sortit une de leurs seringues de bois, injecta le contenu à Vimir.

"Cela ne dit pas ce qu'il compte faire de ma fille." réalisa Senia.

"Mais je suis sûre que ce n'est rien de bon ! Et il faut aller sauver le Docteur !"

"Je ne sais pas... Je ne peux pas... venir avec vous..."

"Comment ça, avec nous ? Hors de question de vous demander de l'assistance." énonça Lienn, la voix dure. "Si seulement nous partons. Mon époux ne survivra pas à un transport. Qu'espériez-vous, qu'on vous pardonne si facilement ?"

"Mais le Docteur..."

"Bien sûr. C'est vrai. Vous avez quelqu'un à sauver aussi."

Lienn soupira.

"Allez-y ! Vite ! Je suis un médecin, et si quelqu'un doit le sauver, c'est moi. Si vous le pouvez, si vous restez en vie et que vous en revenez, que la petite fille essaie de nous retrouver au retour. Nous ne bougerons pas - pas davantage que ce que le labyrinthe voudra faire de nous." Elle désigna Senia d'un geste de la tête. "Et elle ?"

"Que veut-il à ma fille ?"

"Je serais surprise si c'était du bien !" s'exclama Lienn avec acrimonie.

"Je ne peux pas la laisser y aller, alors."

"Ah ? He bien votre fille a décidé d'aller aider Rose, et je vous affronterai si vous voulez l'en empêcher !"

Sa main s'avançait vers le sac qui contenait ses seringues, mais avant cela, Senia y donna un violent coup de pieds. Rose se crispa. Pas de bruit de bris de verre. C'était vrai, la plus grande partie était en bois. Mais maintenant, Senia brandissait une des seringues de Lienn, à la forme caractéristique, et souriait.

"Vous allez le faire ?" s'horrifia la scientifique. "Contaminer à nouveau votre fille, juste pour Lui plaire ? Vous êtes folle."

Rose, encore une fois, voulut se placer devant Ludi. Lienn devant Vimir. Senia les considéra toutes deux avec mépris.

"Je veux juste savoir la vérité."

Et elle s'enfonça l'aiguille dans le bras.

"Oh..." murmura-t-elle, comme s'étouffant. "Oh. Il veut vraiment ma fille. Il la veut... Je le hais, je le hais..."

Elle ne faisait plus attention à Lienn qui récupéra son sac.

"Elle ne... bientôt, elle ne pourra plus bouger ni même vouloir." dit Lienn. "Je n'ai plus rien à craindre que ce qui peut arriver à Vimir. Partez vite." Elle vit Ludi pleurer silencieusement, sa voix s'adoucit. "Et revenez, elle tiendra jusqu'à votre retour. Nous avons un remède, maintenant. Ne pleure pas, Ludi."

Mais Senia ne semblait pas avoir de difficultés à marcher. Et le blanc de ses yeux était à peine gris.

"Personne ne me sépare de ma fille."

Ludi lui prit la main, et elles partirent ensemble.

"Méfie-toi d'elle." murmura Lienn à l'oreille de Rose. "Cela ne me plait pas."

C'est ce que la jeune humaine faisait, en regardant la femme marcher à côté de sa fille. Elle souriait, maintenant, manifestant de plus en plus le bonheur bienheureux des autres malades.

Mais le blanc de ses yeux n'étaient pas encore tout à fait noir.

A un moment, elle plongea la main dans le sac de Kayons de Rose, y prit une pierre, qu'elle jeta au loin. Ses mouvements étaient incroyablement rapides, comme si le temps se déformait autour d'elle.

"Cela aura explosé." dit-elle à titre d'excuse. Et Rose, dont le coeur avait battu plus vite un instant, dût se résigner à la croire sur parole.

Elle aurait voulu lui dire de rester en arrière, elle aussi. Son regard changeant, dans lequel alternaient des fulgurances et des gouffres béants, lui faisait peur.

Mais elle ne pouvait se résoudre à expliquer cela à Ludi, qui serrait la main de sa mère comme si leurs deux vies en dépendaient.

***


"C'est bon !" s'exclama le Docteur. "Je le ferai ! Et envoyez-moi plutôt dans votre corps - MON corps - parce que si j'ai fait une erreur cosmique encore une fois, je dois le savoir. Encore une fois."

Omega sourit avec une expression de satisfaction primale que le Docteur n'avait jamais eue. "Je ne te décevrai pas."

"Peut-être maintenant faudrait-il expliquer les aspects techniques ? Comment je dois faire, ce genre de choses ? Peut-être même expliquer la théorie, pour les longues soirées d'hiver que je passerai ensuite derrière un champ de forces ?"

"Place-toi juste là, Docteur, et ouvre ton esprit. Je ferai le nécessaire."
Le Docteur s'approcha de l'emplacement désigné, puis, au moment d'y placer le pied, recula comme si on l'avait brûlé.

"Ne faites pas de mal aux habitants de cette planète ! N'en faites pas vos esclaves."

"Ils ne seront rien de plus que mes débiteurs, et dans quelques générations, une meilleure forme de vie ! Je n'ai rien à leur faire regretter, contrairement aux anciens Seigneurs du Temps !"

Encore une fois, le Docteur hésita au dernier moment.

"Vous ramènerez Rose sur terre et vous ne lui ferez aucun mal ! Vous la soignerez s'ils n'ont pas réussi seuls." ordonna-t-il une fois de plus. Il s'arrêta un instant pour imaginer Omega rencontrant Rose dans son propre corps. C'était un euphémisme de dire que ce n'était pas une pensée agréable.
Omega soupira.

"Docteur, je devrai lui dire ton destin, et je doute qu'elle l'accepte comme le glorieux sacrifice que cela représente. Mais à part cela, non, je ne la blesserai d'aucune façon, ni n'interfèrerai dans sa vie après son retour."

"Essayez seulement !"

Rose avait surgi par la porte d'arrivée et toisait fièrement Omega.

"Docteur !" s'exclama-t-elle. "Je ne sais pas comment il vous a convaincu ou quels otages il pense avoir, ni même ce qu'il veut, mais je vais bien, Ludi va bien, ne vous laissez pas avoir ! Et aussi..." Elle jeta le sac de Kayons au pied de la machine d'Omega, sortit le tournevis sonique, le brandit. "Je peux pas mal abîmer vos... appareils de maintien en vie, si vous tentez quoi que ce soit ! Mode 10658 !" Elle fit un clin d'oeil au Docteur "Toute ma mémoire est revenue, meilleure qu'avant !"

"Orgueilleuse !" rugit Omega. "Pourquoi penses-tu qu'il a accepté pour toi ? Au contraire ! Il le faisait pour l'avenir de Gallifrey ! Et maintenant, c'est d'autant plus nécessaire, si je ne peux plus l'enfant, puisque vous avez supprimé l'agent qui inverse les lignes temporelles. Ou plutôt, le Docteur l'a fait - je sens là sa marque."

"Rose," murmura le Docteur, "s'il te plait, ne fais pas ça... au moins, pas tout de suite ?"

Rose regarda le Docteur au fond des yeux.

"Est-ce vrai ? Vous avez un accord, avec une vraie raison ? Qu'avez-vous accepté ?" Elle réfléchit. "Oh. Gallifrey. C'est un Seigneur du Temps ? Il en restait un ?"

"Oui. Et je suppose qu'il dit vrai... Je voulais le laisser... utiliser mon corps pour reconstruire... c'est une vieille histoire entre nous, Rose. Et tu n'as pas connu la civilisation des Seigneurs du Temps."

"Docteur, je vous interdis de vous sacrifier et de me laisser seule ! Sauf si vous êtes absolument sûr que vous faites quelque chose de bien ! Et je sens ce n'est pas le cas !"

"Qui es-tu pour juger ?"

Mais le Docteur regardait Rose comme si elle était l'endroit où il avait laissé ses pensées et ses sentiments, et Omega sut qu'il avait perdu.

"Il peut m'avoir moi !"

Tout le monde regarda Senia, comme si sa calme déclaration était assourdissante.

"Maman !"

Senia regarda Ludi. "Cela doit être moi, tu comprends ? J'espère que tu comprends. Je sais ce que je fais, et je le fais pour toi." Elle fixa Omega, semblant surprise par son visage dévoilé. "De toute ma volonté, j'ai combattu les effets de la Maladie jusqu'à maintenant. Si je cesse, pourrez-vous... utiliser mon corps, Seigneur, plutôt que celui de ma fille ? Si j'ai bien compris, cela vous serait possible, et cela serait une meilleure fin pour tout le monde."

"Pourquoi feriez-vous ça ?" demanda le Docteur, le visage décomposé. "Omega, si vous la contrôlez."

"Ce n'est pas le cas !" s'exclama le Seigneur du Temps emprisonné dans sa bulle. C'est son propre choix - et je pense que je peux l'accepter, même si ses capacités sont moins grandes. J'espère que tu n'auras pas l'occasion de le regretter, Docteur."

"Ni de l'empêcher ?" demanda le Docteur, un peu ironique.

"Me parlais-tu de notre cher principe de non-ingérence, il y a quelques instants ?" lui répondit Omega sur le même ton. "Ne peut-elle décider l'avenir de sa planète ?"

"Je pense que je peux." dit Senia, souriante. "J'ai retenu la Maladie jusqu'à maintenant, pour pouvoir dire tout cela à mon Seigneur. Je vais cesser."

Elle sauta au milieu du cercle où le Docteur n'avait pas voulu s'aventurer, en même temps que le blanc de ses yeux devenait entièrement noir.

Un tourbillon s'éleva autour d'elle, d'air transparent, presque insubstantiel, et pourtant attirant l'oeil comme un aimant.

"Je suis désolé..." murmura le Docteur à Ludi.

"C'est bon." dit-elle. "Même si tu avais essayé d'empêcher, ça n'aurait pas marché."

"Je dois être un lâche." ricana amèrement le Docteur. "J'ai été convaincu, peut-être même soulagé..."

Rose serra une de ses mains, et une de celles de Ludi, regrettant presque de n'avoir rien à perdre ici, de ne pouvoir prendre un peu de leur peine.

Senia sembla un instant comme ballottée par le tourbillon, puis immobilisée au fur et à mesure qu'il se refermait autour d'elle, entrait en elle, par ses oreilles, sa bouche et ses yeux.

Pourtant, ses derniers mots furent clairs et nets.

"Je ne me rappelle plus. Je ne sais plus ce que cela signifie. Mais je sais que j'aime ma fille, et que je te hais."

Puis, un dernier sursaut, le tourbillon s'estompa et sa tête retomba.
"Docteur."

C'était la voix de Senia, mais les intonations de celui qui s'était tenu dans le champ de confinement.

"Encore un peu de temps pour assimiler ce corps, pour y récupérer chacune de mes capacités intellectuelles, psychiques ou psychokinétiques. Puis il sera temps de vous renvoyer. Je suis, pour des raisons compréhensibles, de bonne humeur, aussi je serai généreux. Tu n'as pas voulu sauver cette planète. Tu ne sauras simplement pas qu'elle existe. Tout ira bien, j'effacerai juste votre mémoire... Mais tu ne pourras pas me juger, ni ta culpabilité s'estomper. En ce qui te concerne, Gallifrey n'existe plus... N'est-ce pas juste ?"

"Non." répondit le Docteur. "La justice est autre chose. Mais c'est ce que je mérite, moi. Sans doute."

Omega sourit, avec le corps de Senia. Ludi se cacha derrière Rose, encore une fois. Rose aurait voulu promettre qu'Omega ne lui ferait pas de mal, mais il avait pris le corps de sa mère, alors cela aurait semblé cruellement faux.

L'explosion fut soudaine.

Elle partait du centre du corps de Senia, et des morceaux de chair furent projetés dans la pièce, les éclaboussant de sang.

"Ne regarde pas !" cria Rose à Ludi.

"Ce n'est rien." répondit la petite fille. "C'est tout à l'heure que ma mère est morte. Il y a quelques minutes." Elle commença à sangloter. "Je le savais. Je me rappelais, un peu. Et puis je l'ai vue avaler la pierre, quand elle les triait pour toi. Mais je ne pouvais pas l'empêcher... et puis elle n'aurait même pas compris ce que je voulais, elle m'aurait juste vue pleurer..." Et maintenant, des larmes chaudes coulaient sur ses joues.
"Il n'est pas mort." dit le Docteur d'une voix sans expression. "Ce n'est pas possible. Il a survécu à pire. Il ne meurt jamais, n'est-ce pas ?" Puis, avec un peu d'angoisse. "On ne pourra pas penser - je ne pourrai pas penser - que je l'ai tué, lui aussi ?"

"Il faut partir." dit Rose. C'était trop horrible de rester ici. Pour le Docteur et pour Ludi.

"Oui, il faut !" s'exclama brusquement le Docteur, comme s'il venait de se réveiller. "Le labyrinthe ne va pas tarder à s'effondrer sur trois dimensions seulement, maintenant !"

Rose n'était pas sûre de comprendre, mais cela ne semblait pas agréable. "Ludi. Oh, je sais que je ne devrais pas demander, mais... peux-tu retrouver le chemin."

La petite fille hocha la tête d'un air décidé, derrière ses larmes.

Ils coururent dans les couloirs, malgré l'absence de menace visible.

"Ici !"

Lienn essaya de relever son mari.

"Qu'est-ce qui se passe ? J'ai stoppé l'hémorragie, et je crois pouvoir le déplacer sans trop de risques."

"Nous ne sommes pas sûrs !" dit le Docteur en saisissant Vimir sous l'autre épaule. "Mais il y a des risques derrière nous, trop de risques ! Alors le choix est vite fait, pas vrai ?"

Les grondements commencèrent un peu après. Des portes, des couloirs entiers disparaissaient devant eux, se tordaient comme des serpents. La gravité elle-même semblait irrégulière, faisant des noeuds dans leurs ventres. Les couloirs s'effondraient. Pas du haut vers le bas, du moins pas seulement. C'était beaucoup plus compliqué que cela.

Un instant, il sembla que tout s'était effondré autour d'eux, et que le plafond de tarderait pas...

"Par là !" cria Ludi, désignant un tunnel à peine visible.

Enfin, ils purent atteindre la porte qui ramenait au sous-sol de Senia.
Seulement quelques instants plus tard, les tunnels finissaient de s'effondrer devant les yeux mornes des rescapés.

"Il faut vérifier les paramètres !" s'exclama le Docteur avec frénésie. "Il pourrait très bien renvoyer cette planète dans les espaces glacés, pour avoir été rejeté comme cela, détruit ignominieusement par celle qu'il avait choisi ! Nous devons contrôler la trajectoire ! J'ai besoin de voir le soleil, de mesurer..." Il arracha à Rose son tournevis sonique, bondit dans les escaliers.

Rose le rattrapa.

"Rien." lui dit-il après avoir fini ses calculs. "Tout va bien. Extrêmement bien." Rose pensa que dans toute l'histoire de toutes les planètes, on avait rarement entendu dire cela avec un ton si désespéré.

Derrière eux, on posait des questions à Vimir.

"Il est parti. Nous devrons nous occuper de nous nous-mêmes, maintenant." répondit le vieux prophète. "Et nous en sommes capables, gâce à ce qu'il a fait pour nous."

"Il a raison." dit le Docteur à Rose. "Quel besoin de leur dire toute la vérité ? Et Omega ne les a pas détruits en s'évanouissant... Je pense qu'il voulait me faire sentir que c'était moi qui étais le plus mauvais, ici, alors qu'il avait été là pour eux, au bon moment. Il me l'a assez répété."

"Ou alors, il n'aurait pas pu, parce qu'il est mort trop vite." suggéra Rose.

"Peut-être." répondit le Docteur, qui ne semblait pas vraiment y croire, ou ne le voulait pas.

"Docteur." Rose lui prit la main, le fit pivoter sur lui-même. "Regardez tous ces gens qui étaient malades, et que vous avez guéris. Et vous vous rappelez toutes les autres fois ? Qui pourrait dire que vous êtes mauvais ?"
Elle tira sur sa main, pour l'entraîner.

"On y retourne ? Allons sauver d'autres planètes !"

Elle souriait fièrement, bravement.

Quelles que soient les circonstances, le Docteur ne pourrait jamais empêcher ce sourire de Rose de se refléter sur son visage, après juste un peu de temps.

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