Les Misérables - scènes coupées du livre
Jun. 25th, 2013 05:06 pm![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png)
J'ai donc emprunté, il y a quelques jours, un tome de brouillons de Victor Hugo à la bibliothèque municipale, pour avoir plus de détails sur la fin de La Fin de Satan (il n'y avait pas grand chose, en pratique). Et comme je l'avais, j'en ai profité pour lire les notes sur Les Misérables.
Il y a tout un fouillis de notes, des mots isolés, des phrases, des phrases avec un trou important au milieu, des petits extraits, des notes de culture générale, certains dont on ne comprend même pas le lien avec le livre, certains où on a un grand moment d'incompréhension avant de se rendre compte que oui, il a changé ses noms de personnages en cours d'élaboration et à l'époque Montparnasse et Claquesous avaient échangé leurs noms, etc...
Et voilà une petite sélection totalement biaisée par rapport à mes personnages préférés, et au fait que j'aime l'humour de Victor Hugo.
[Mes commentaires sont entre crochets]
[Bien sûr, cela s'applique à Gavroche dans ma tête]
Eh bien, sur ce sommet, sur ce point culminant, sur la plus haute croupe de la montagne, sur la plus haute tour de la ruine, là où le chevrier ne monte plus, là où la chèvre ne monte plus, le gamin de Paris est monté. Il est monté là, il a passé là, et peu troublé de la ruine, de la mer, du ciel, de cette face de la nature qu'on voit en bas, de ce visage de Dieu qu'on voit en haut, il a pris, je ne sais où, dans sa poche, un charbon et il a charbonné sur le vieux mur féodal, dans cette orthographe et dans ce langage indescriptibles qui sont un cachet et qui, si l'histoire ramassait ce genre de faits, seraient pour ainsi dire, l'empreinte des minutes et l'empreinte des atomes engloutis dans l'océan des siècles et des multitudes, il a charbonné, dis-je, une inscription, une inscription qui le peint tout entier ; une grimace à l'inconnu, un affront au passant futur, un sarcasme jeté en l'air pour retomber au hasard dans l'immensité.
Voici cette inscription, orthographe et style. Si vous êtes un peu plus fort que Champollion, déchiffrez-la, et si vous êtes un peu plus fort qu'Oedipe, comprenez-la :
CELUIQUILIRACA ET UN MUFE
[Il y a tellement de trous que ça fait Noodle Incident pour Marius et Cosette]
Il arriva qu'un jour J.V. fit une de ces absences dont nous avons parlé. Ils en profitèrent pour se voir un peu plus tôt. M. arriva au jardin qu'il faisait encore jour. Et alors, que firent-ils ? Ils profitèrent du jour pour lire ensemble, tête contre tête, la première chose venue qui leur tomba sous la main. C'était un n° d'une revue scientifique que M. avait dans sa poche. - je veux voir ce que tu lis, dit Cosette en rouvrant la brochure au hasard, et C. se mit à lire tout bas en marmottant dans le [mots illisibles] pendant que M. ivre écoutait l'adorable chuchotement de sa +
Tout à coup.
ils lisaient au crépuscule avec les bons yeux qu'on a à 20 ans
ils en rirent toute la journée
et longtemps encore après, Cosette avec cette adorable moquerie de soi-même qui est une grâce si charmante n'avait qu'à dire brusquement Babbage ! pour faire éclater de rire Marius.
[Oui, j'en ai mis plein sur les Amis de l'ABC. J'ai dit que j'étais biaisée.]
Ils étaient un contre vingt.
Comme ils allaient mourir, un bourgeois leur cria de derrière ses volets bien fermés :
- Vous êtes des lâches !
Courfeyrac qui avait trois sabres levés sur lui répliqua tranquillement
- O jaunisse, voilà de tes coups.
- Monsieur de Courfeyrac
- Point de particule ! s'écria Coufeyrac. D'ailleurs êtes-vous bien sûr que la particule soit un embellissement ? Je voudrais bien voir, par exemple, ce que la mer gagnerait à s'ajouter la particule.
Courfeyrac
examen de philosophie de Anima immortali professeur aux longues oreilles, éclectique farce et imposant ; cuistre magistral l'éternel pédant
- A quoi penses-tu ?
- Je songe, dit Courfeyrac, à l'immortalité de l'âne.
[dans une liste des Amis présents à la barricade]
Joly et il profita du répit pour y repriser son linge
Soufflet de Musichetta à Joly qui croit ne plus être aimé. Elle est jalouse, elle le bat, elle l'aime.
Ce soufflet inespéré...
[Dans les premiers brouillons de Victor Hugo, Grantaire et Bossuet étaient le même personnage. Je l'ai réalisé très vite, mais ça m'a donné une impression de WTF. Aussi, c'était un ex à Eponine, qui s'appelait Palmyre... oh, et à l'époque la maîtresse de Courfeyrac s'appelait Azelma, et Azelma s'appelait Malvina. Confusions, confusions...]
Grantaire était farceur, loustic, mystificateur. Il mettait sur ses cartes : Grantaire, abbé de l'attrappe.
je dois prendre garde à ce que je fais, il faut que je me casse la tête sur le bien et le mal, sur le juste et l'injuste, sur le fas et le nefas. Pourquoi ? parce que j'aurai à rendre compte de mes actions. Quand ? Après ma mort. Quel rêve ! après ma mort, sera bien fin qui m'empoignera. Faites donc saisir une poignée de cendre par une main d'ombre.
se regardent difficileent sans rire. Nous sommes deux augures. Je vous avoue que Pyrrhon, Helvétius et M. Naigeaon ne sont pas des marouffles. Voltaire s'est moqué de Needham ; il a eu tort ; car le anguilles de Needham prouvent que Dieu est inutile. Une goutte de vinaigre dans une miette de pâte de farine supplée le fiat lux. Supposez la goutte plus grosse et la cuillérée plus grande, vous avec le monde. L'anguille c'est l'homme, alors à quoi bon Jehovah ? L'hypothèse Jehovah me fatigue.
Elle n'est bonne qu'à produire des gens maigres qui songent creux. A cas ce grand Tout qui me tracasse. Vive Zéro qui me laisse tranquille. En vérité je vous le dis, je ne suis pas pour votre Evangile qui me prêche à tout bout de champ la pauvreté, le renoncement et le sacrifice. Conseils d'avare aux gueux. Pauvreté ? Pourquoi ? Renoncement ? dans quel but ? sacrifice ? à quoi ? Tout cela en vue du bonheur éternel.
n'est-ce pas Tertullien qui dit que les bienheureux vont d'un astre à l'autre ? On est les sauterelles des étoiles. Avec des ailes bleues aux omoplates.
Grantaire, fumant sa pipe et gris
On me croit situé au sommet de la philosophie. On se trompe. Je suis un porc.
- C'est vrai, dit Enjolras.
Son esprit allait et venait encore dans son cerveau, mais il sentait s'affaisser sous lui le plancher fléchissant du sommeil. Et le brumes du rêve montaient des sombres fentes de ce plancher.
Allons nous coucher, etc.
Bossuet, tu es un misérable s'écria Enjolras ; tu excelles à donner des raisons basses pour ne pas faire les choses nobles. Tu souffles sur l'enthousiasme avec une mauvaise haleine.
- Extinguit candelam cum bombo, dit Courfeyrac.
Bossuet divisé dit en souriant :
- Enjolras, nous nous couperons la gorge demain matin.
Tout deux meurent. - Bossuet gai et héroïque ; Enjolras cherche la main de Bossuet. Prends ma main.
[Des fois, je serais bien en peine de savoir si c'est Hugo ou un de ses persos qui parle.]
L'Europe ne peut pas marcher très longtemps avec toutes ces monarchie ressemelées.
La royauté est une divinité humaine. Or Dieu ne se prête pas à l'usurpation de la divinité par l'homme.
Pas à pas. Prenez quelques heures de plus. descendez par les transitions. Point d'escarpement. Point de chute à pic. Une révolution n'est pas le saut périlleux. Vous changeriez tout simplement l'avènement en dislocation. Ce qui, par l'escalier, est votre cour ou votre jardin, par la fenêtre, est précipice.
Le beau résultat d'arriver mort !
Chantez, et si la chanson est grande, vous vaincrez. Que le couplet se fasse strophe, et allez ! Parfois les événements obéissent aux refrains, les murailles tombent devant certaines harmonies colossales pleines de la fureur des peuples et de l'amour de Dieu, et la Marseillaise est faite avec le souffle du clairon de Jericho.
[Myriel, en parlant de G---]
Il m'a donné une leçon de charité. Il ne m'a pas parlé de l'inquisition.
[J'associe les deux premiers à Montparnasse, le troisième doit être Tholomyes, le quatrième est peut-être une partie du discours pro-Olympe de Jehan, le cinquième est juste Victor Hugo; quant au dernier, je n'en ai aucune idée mais j'adore la chute]
Un fait remarquable, c'est qu'en général les voleurs et les filles publiques, quand ils ont une opinion politique, sont réactionnaires.
Un voleur me disait : Voyez-vous, les rois et nous, c'est un peu la même chose.
N'ayant point d'esprit à lui, il faisait pacotille des mots dits par les autres les employant de seconde main, et achevant de les user, à peu près comme ces boulangers qui achètent et achèvent de brûler dans leur bougeoir les bougies commencées dans les palais.
Fameux - famosus, famosa, famosum - Oui, femme aux hommes. Je comprends ça et j'en suis.
et au milieu des bougies allumées, dans le bruit des bouteilles et des verres et des rires mêlés de chansons, il se leva, montra la vitre sombre et s'écria :
- Vous m'étonnez de ne faire attention à rien. Le monde existe, et nous sommes des insensés. Il y a là en ce moment au fond du ciel l'astre Jupiter qui est plein d'âmes. Jupiter est plein d'âmes terribles qui roulent dans des ouragans. Cela nous regarde.
La nuit dans l'immense silence de l'ombre, l'oreille est à chaque instant frappée par toutes sortes de bruits étranges et profonds qui ressemblent à des craquements de marchines fatiguées. Il semble qu'on entende les roulis de l'espace.
Ah ça, qui êtes-vous ? d'où venez-vous ? d'où sortez-vous ? vous êtes partout, sur tout, dans tout. L'orage ruisselle encore dans le chemins. Vous sautez dans la boue te dans la joie ; vous envahissez places, fonctions, pouvoirs, palais, hôtels, caisses publiques ; vous êtes avides, innombrables, fourmillants, hideux, difformes, immondes, petits, affreux à voir. Vous dites que vous descendez du ciel. En descendez-vous, ou en tombez-vous ? Tout peut tomber du ciel. Il y a des pluies de crapauds.
[Je ne sais pas de quoi Victor Hugo parle. Mais je sais que ce n'est pas du nom de ship Eponine/Cosette. Malheureusement, cela ne ressemble à rien d'autre dans ma tête.]
On l'avait surnommée Epousette.
Il y a tout un fouillis de notes, des mots isolés, des phrases, des phrases avec un trou important au milieu, des petits extraits, des notes de culture générale, certains dont on ne comprend même pas le lien avec le livre, certains où on a un grand moment d'incompréhension avant de se rendre compte que oui, il a changé ses noms de personnages en cours d'élaboration et à l'époque Montparnasse et Claquesous avaient échangé leurs noms, etc...
Et voilà une petite sélection totalement biaisée par rapport à mes personnages préférés, et au fait que j'aime l'humour de Victor Hugo.
[Mes commentaires sont entre crochets]
[Bien sûr, cela s'applique à Gavroche dans ma tête]
Eh bien, sur ce sommet, sur ce point culminant, sur la plus haute croupe de la montagne, sur la plus haute tour de la ruine, là où le chevrier ne monte plus, là où la chèvre ne monte plus, le gamin de Paris est monté. Il est monté là, il a passé là, et peu troublé de la ruine, de la mer, du ciel, de cette face de la nature qu'on voit en bas, de ce visage de Dieu qu'on voit en haut, il a pris, je ne sais où, dans sa poche, un charbon et il a charbonné sur le vieux mur féodal, dans cette orthographe et dans ce langage indescriptibles qui sont un cachet et qui, si l'histoire ramassait ce genre de faits, seraient pour ainsi dire, l'empreinte des minutes et l'empreinte des atomes engloutis dans l'océan des siècles et des multitudes, il a charbonné, dis-je, une inscription, une inscription qui le peint tout entier ; une grimace à l'inconnu, un affront au passant futur, un sarcasme jeté en l'air pour retomber au hasard dans l'immensité.
Voici cette inscription, orthographe et style. Si vous êtes un peu plus fort que Champollion, déchiffrez-la, et si vous êtes un peu plus fort qu'Oedipe, comprenez-la :
[Il y a tellement de trous que ça fait Noodle Incident pour Marius et Cosette]
Il arriva qu'un jour J.V. fit une de ces absences dont nous avons parlé. Ils en profitèrent pour se voir un peu plus tôt. M. arriva au jardin qu'il faisait encore jour. Et alors, que firent-ils ? Ils profitèrent du jour pour lire ensemble, tête contre tête, la première chose venue qui leur tomba sous la main. C'était un n° d'une revue scientifique que M. avait dans sa poche. - je veux voir ce que tu lis, dit Cosette en rouvrant la brochure au hasard, et C. se mit à lire tout bas en marmottant dans le [mots illisibles] pendant que M. ivre écoutait l'adorable chuchotement de sa +
Tout à coup.
ils lisaient au crépuscule avec les bons yeux qu'on a à 20 ans
ils en rirent toute la journée
et longtemps encore après, Cosette avec cette adorable moquerie de soi-même qui est une grâce si charmante n'avait qu'à dire brusquement Babbage ! pour faire éclater de rire Marius.
[Oui, j'en ai mis plein sur les Amis de l'ABC. J'ai dit que j'étais biaisée.]
Ils étaient un contre vingt.
Comme ils allaient mourir, un bourgeois leur cria de derrière ses volets bien fermés :
- Vous êtes des lâches !
Courfeyrac qui avait trois sabres levés sur lui répliqua tranquillement
- O jaunisse, voilà de tes coups.
- Monsieur de Courfeyrac
- Point de particule ! s'écria Coufeyrac. D'ailleurs êtes-vous bien sûr que la particule soit un embellissement ? Je voudrais bien voir, par exemple, ce que la mer gagnerait à s'ajouter la particule.
Courfeyrac
examen de philosophie de Anima immortali professeur aux longues oreilles, éclectique farce et imposant ; cuistre magistral l'éternel pédant
- A quoi penses-tu ?
- Je songe, dit Courfeyrac, à l'immortalité de l'âne.
[dans une liste des Amis présents à la barricade]
Joly et il profita du répit pour y repriser son linge
Soufflet de Musichetta à Joly qui croit ne plus être aimé. Elle est jalouse, elle le bat, elle l'aime.
Ce soufflet inespéré...
[Dans les premiers brouillons de Victor Hugo, Grantaire et Bossuet étaient le même personnage. Je l'ai réalisé très vite, mais ça m'a donné une impression de WTF. Aussi, c'était un ex à Eponine, qui s'appelait Palmyre... oh, et à l'époque la maîtresse de Courfeyrac s'appelait Azelma, et Azelma s'appelait Malvina. Confusions, confusions...]
Grantaire était farceur, loustic, mystificateur. Il mettait sur ses cartes : Grantaire, abbé de l'attrappe.
je dois prendre garde à ce que je fais, il faut que je me casse la tête sur le bien et le mal, sur le juste et l'injuste, sur le fas et le nefas. Pourquoi ? parce que j'aurai à rendre compte de mes actions. Quand ? Après ma mort. Quel rêve ! après ma mort, sera bien fin qui m'empoignera. Faites donc saisir une poignée de cendre par une main d'ombre.
se regardent difficileent sans rire. Nous sommes deux augures. Je vous avoue que Pyrrhon, Helvétius et M. Naigeaon ne sont pas des marouffles. Voltaire s'est moqué de Needham ; il a eu tort ; car le anguilles de Needham prouvent que Dieu est inutile. Une goutte de vinaigre dans une miette de pâte de farine supplée le fiat lux. Supposez la goutte plus grosse et la cuillérée plus grande, vous avec le monde. L'anguille c'est l'homme, alors à quoi bon Jehovah ? L'hypothèse Jehovah me fatigue.
Elle n'est bonne qu'à produire des gens maigres qui songent creux. A cas ce grand Tout qui me tracasse. Vive Zéro qui me laisse tranquille. En vérité je vous le dis, je ne suis pas pour votre Evangile qui me prêche à tout bout de champ la pauvreté, le renoncement et le sacrifice. Conseils d'avare aux gueux. Pauvreté ? Pourquoi ? Renoncement ? dans quel but ? sacrifice ? à quoi ? Tout cela en vue du bonheur éternel.
n'est-ce pas Tertullien qui dit que les bienheureux vont d'un astre à l'autre ? On est les sauterelles des étoiles. Avec des ailes bleues aux omoplates.
Grantaire, fumant sa pipe et gris
On me croit situé au sommet de la philosophie. On se trompe. Je suis un porc.
- C'est vrai, dit Enjolras.
Son esprit allait et venait encore dans son cerveau, mais il sentait s'affaisser sous lui le plancher fléchissant du sommeil. Et le brumes du rêve montaient des sombres fentes de ce plancher.
Allons nous coucher, etc.
Bossuet, tu es un misérable s'écria Enjolras ; tu excelles à donner des raisons basses pour ne pas faire les choses nobles. Tu souffles sur l'enthousiasme avec une mauvaise haleine.
- Extinguit candelam cum bombo, dit Courfeyrac.
Bossuet divisé dit en souriant :
- Enjolras, nous nous couperons la gorge demain matin.
Tout deux meurent. - Bossuet gai et héroïque ; Enjolras cherche la main de Bossuet. Prends ma main.
[Des fois, je serais bien en peine de savoir si c'est Hugo ou un de ses persos qui parle.]
L'Europe ne peut pas marcher très longtemps avec toutes ces monarchie ressemelées.
La royauté est une divinité humaine. Or Dieu ne se prête pas à l'usurpation de la divinité par l'homme.
Pas à pas. Prenez quelques heures de plus. descendez par les transitions. Point d'escarpement. Point de chute à pic. Une révolution n'est pas le saut périlleux. Vous changeriez tout simplement l'avènement en dislocation. Ce qui, par l'escalier, est votre cour ou votre jardin, par la fenêtre, est précipice.
Le beau résultat d'arriver mort !
Chantez, et si la chanson est grande, vous vaincrez. Que le couplet se fasse strophe, et allez ! Parfois les événements obéissent aux refrains, les murailles tombent devant certaines harmonies colossales pleines de la fureur des peuples et de l'amour de Dieu, et la Marseillaise est faite avec le souffle du clairon de Jericho.
[Myriel, en parlant de G---]
Il m'a donné une leçon de charité. Il ne m'a pas parlé de l'inquisition.
[J'associe les deux premiers à Montparnasse, le troisième doit être Tholomyes, le quatrième est peut-être une partie du discours pro-Olympe de Jehan, le cinquième est juste Victor Hugo; quant au dernier, je n'en ai aucune idée mais j'adore la chute]
Un fait remarquable, c'est qu'en général les voleurs et les filles publiques, quand ils ont une opinion politique, sont réactionnaires.
Un voleur me disait : Voyez-vous, les rois et nous, c'est un peu la même chose.
N'ayant point d'esprit à lui, il faisait pacotille des mots dits par les autres les employant de seconde main, et achevant de les user, à peu près comme ces boulangers qui achètent et achèvent de brûler dans leur bougeoir les bougies commencées dans les palais.
Fameux - famosus, famosa, famosum - Oui, femme aux hommes. Je comprends ça et j'en suis.
et au milieu des bougies allumées, dans le bruit des bouteilles et des verres et des rires mêlés de chansons, il se leva, montra la vitre sombre et s'écria :
- Vous m'étonnez de ne faire attention à rien. Le monde existe, et nous sommes des insensés. Il y a là en ce moment au fond du ciel l'astre Jupiter qui est plein d'âmes. Jupiter est plein d'âmes terribles qui roulent dans des ouragans. Cela nous regarde.
La nuit dans l'immense silence de l'ombre, l'oreille est à chaque instant frappée par toutes sortes de bruits étranges et profonds qui ressemblent à des craquements de marchines fatiguées. Il semble qu'on entende les roulis de l'espace.
Ah ça, qui êtes-vous ? d'où venez-vous ? d'où sortez-vous ? vous êtes partout, sur tout, dans tout. L'orage ruisselle encore dans le chemins. Vous sautez dans la boue te dans la joie ; vous envahissez places, fonctions, pouvoirs, palais, hôtels, caisses publiques ; vous êtes avides, innombrables, fourmillants, hideux, difformes, immondes, petits, affreux à voir. Vous dites que vous descendez du ciel. En descendez-vous, ou en tombez-vous ? Tout peut tomber du ciel. Il y a des pluies de crapauds.
[Je ne sais pas de quoi Victor Hugo parle. Mais je sais que ce n'est pas du nom de ship Eponine/Cosette. Malheureusement, cela ne ressemble à rien d'autre dans ma tête.]
On l'avait surnommée Epousette.