Alors. Les Chants de Maldoror, c'est un recueil de poèmes en prose du 19e siècle. Les chapitres sont séparés, pas toujours strictement cohérents, pas forcément dans l'ordre chronologique, mais ont une unité dans la personne de Maldoror, qui est le personnage principal. C'est une sorte de... mage, enfin, on ne sait pas trop, mais on sait qu'il est plongé dans une sorte de quête d'absolu, avec comme chemin le mal absolu.
Et donc il pratique allègrement le meurtre, le défi à Dieu et le blasphème, le sexe interdit (plusieurs beaux et jeunes adolescents, mais aussi un requin), et plusieurs autres choses du même genre.
Mais ce qui est fascinant, c'est le style. Lautréamont est un des précurseurs des surréalistes, et ses comparaisons ont l'air de ne rien vouloir dire, et pourtant c'est juste ça. Il mélange de façon incroyable l'humour délirant, la violence gore, et le lyrisme échevelé comme un post-romantique qui valserait sans cesse entre le premier et le second degré.
Il y a un chapitre où il manque de se faire dévorer vivant par une araignée qui est en fait un de ses ex métamorphosé (ou deux ; enfin, c'est compliqué), un autre où il découvre un cheveu que Dieu a oublié dans un bordel, un où il fait des méditations philosophiques et arithmétiques sur deux palmiers, incluant un détour sur la meilleure façon de tuer les mouches et les rhinocéros, un où il explique doucement à un petit garçon la meilleure façon de devenir méchant... enfin, plein de choses. Avec un mélange de symbolique de roman gothique et de contes et légendes, de sciences et de roman-feuilleton.
Ce livre me fascine, vraiment. Mais je ne le conseillerais pas à tout le monde. C'est très spécial, certains le trouvent trop malsain, et certaines personnes qui aiment le malsain peuvent le trouver trop crack et décousu...
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Date: 2011-05-22 08:05 pm (UTC)Et donc il pratique allègrement le meurtre, le défi à Dieu et le blasphème, le sexe interdit (plusieurs beaux et jeunes adolescents, mais aussi un requin), et plusieurs autres choses du même genre.
Mais ce qui est fascinant, c'est le style. Lautréamont est un des précurseurs des surréalistes, et ses comparaisons ont l'air de ne rien vouloir dire, et pourtant c'est juste ça. Il mélange de façon incroyable l'humour délirant, la violence gore, et le lyrisme échevelé comme un post-romantique qui valserait sans cesse entre le premier et le second degré.
Il y a un chapitre où il manque de se faire dévorer vivant par une araignée qui est en fait un de ses ex métamorphosé (ou deux ; enfin, c'est compliqué), un autre où il découvre un cheveu que Dieu a oublié dans un bordel, un où il fait des méditations philosophiques et arithmétiques sur deux palmiers, incluant un détour sur la meilleure façon de tuer les mouches et les rhinocéros, un où il explique doucement à un petit garçon la meilleure façon de devenir méchant... enfin, plein de choses. Avec un mélange de symbolique de roman gothique et de contes et légendes, de sciences et de roman-feuilleton.
Ce livre me fascine, vraiment. Mais je ne le conseillerais pas à tout le monde. C'est très spécial, certains le trouvent trop malsain, et certaines personnes qui aiment le malsain peuvent le trouver trop crack et décousu...