flo_nelja: (Livres)
[personal profile] flo_nelja

"Sans parler du chien", par Connie Willis
Roman, environ 550 pages, faisait partie des livres que je devais lire depuis une éternité (et qui était un cadeau, en plus).
C'est de la science-fiction, ça se passe vers le milieu du 21e siècle, et le voyage dans le temps a été inventé. Mais il n'est pas possible de changer le passé de façon significative, parce que le continuum espace-temps se protège, en quelque sorte. En envoyant ceux qui partent pour essayer tout à fait ailleurs, puis en multipliant les coïncidences sinon...
Quand les recherches théoriques ont été bouclées, et qu'il a été prouvé qu'on ne pouvait rien changer du passé ni rien en rapporter, les subventions sont devenues beaucoup plus faibles... sauf qu'une américaine excentrique, Lady Schrapnel, a décidé d'accorder un gros financement pour faire reconstruire l'abbaye qui a bouleversé la vie de son ancêtre à l'ère victorienne.
L'histoire commence avec le héros, Ned Henry, qui n'a pas dormi depuis des jours, sans compter qu'il est écrasé par le décalage temporel, en train d'essayer de déterminer les tenants et aboutissants d'une "oeuvre d'art" hideuse dont une reproduction doit absolument être faite. Son médecin lui ordonne du repos. Et ça tombe bien, parce qu'au 19e siècle, époque de l'ancêtre en question, il y a une mission à accomplir, une toute petite mission, et ensuite s'ensuivront quinze jours de repos.
Normalement.
Il y a aussi un chat et un chien.
Je n'ai pas trop aimé le tout début, parce que le héros, justement, est endormi, déphasé (le déphasage temporel est encore pire que le décalage horaire, ça a des effets secondaires du genre esprit romanesque ^^) et on avait vraiment envie de lui remettre les idées en place.
Par contre, une fois qu'il a dormi, il se révèle être un héros sympathique. J'aime son côté un peu louzeur et ahuri, parce qu'il n'est pas spécialiste de l'époque, mais très professionnel quand même et loin d'être stupide, et j'aime bien sa romance aussi.
J'aime beaucoup l'humour du livre, inspiré de "Trois hommes dans un bateau" (d'où le titre, "To say nothing of the dog" an anglais), j'aime le professeur fou et la façon dont ses divagations sur le sens de l'histoire sont liées au scénario global sans qu'il le sache. La louze des personnages est soigneusement dosée, parfois accablante, mais sans les faire passer pour des nuls, et même les coïncidences étranges sont justifiées par la structure de l'univers.
J'aime la structure du livre, la façon dont des petits événements qui ont l'air insignifiants se recollent à la fin. J'aime aussi la théorie très intéressante, et plus cohérente que beaucoup, du voyage dans le temps.



"Aux origines du monde - Tunisie", par Boubaker Ayidi
Environ 200 pages, toujours cette collection de livres de contes que j'aime bien parce que ce sont principalement des récits étiologiques. Celui-là n'est pas mon préféré de la série, mais il est tout de même très sympa.
Plus j'en lis, plus je réalise que les religions judeo-chrétienne-islamique n'ont pas seulement de grands mythes à la forte portée symbolique, mais aussi des petites anecdotes choupinettes, seulement elles ne se transmettent qu'oralement.
(Et je voudrais bien citer mes préférées, mais je suis actuellement loin de ma bibliothèque municipale, snif)



Le rêve du glouton", de Jean-Charles Bernardini, illustré par André Juillard
Toujours environ 60 pages - je m'étais di le mois dernier que je lirais les autres de cette collection, et ma bibliothèque municipale en avait un, alors... cette fois, c'est sur les indiens d'Amérique du Nord.
Comme la dernière fois, j'ai vraiment aimé le mélange de récit initiatique, de conte et de fantasy (cette dernière influence garantissant quelques surprises au lieu d'un récit tracé par avance), même si, forcément, cela surprend moins la deuxième fois. Un peu d'horreur, aussi - le passage où le méchant arrache son propre coeur est assez effrayant... Coyote et Renard en special guests étaient cool.
Enfin voilà, je lirai encore les autres ! :-)



"Mr Ripley", par Patricia Highsmith
Roman, environ 450 pages. Je feuilletais un des bouquins qui traînent en salle des profs, avec des propositions de groupement de textes et tout, et ils mentionnaient celui-là, avec un passage spécial sur le traitement de l'homosexualité dans le livre où ils disaient, en gros et en version plus littérairement sérieuse, que c'était très slashable.
Comme je savais en plus que c'était l'histoire d'un escroc et que j'aime bien ce genre de sujets, je me suis dit que j'allais essayer.
Je ne sais pas si tout le monde connais l'histoire ? Je vais faire comme si ce n'était pas le cas et mettre le spoiler-premier-tiers sous cut : c'est l'histoire d'un jeune américain qui vit d'expédients douteux, Tom Ripley. Un jour, le père d'une de ses relations se déclare prêt à lui payer un voyage en Italie pour qu'il aille chercher son fils (une de ses relations), et le convaincre de revenir au bercail.
Ils deviennent amis, [SPOILERS]mais quand ils se font soupçonner d'être "plus si affinités" le jeune américain riche, Dickie, rejette Tom. En partie par dépit, en partie par avidité, il le tue et décide d'organiser une énorme escroquerie pour se faire passer pour lui et continuer de toucher son argent [FIN SPOILERS].
Ripley n'est pas si brillant que je le pensais, pourtant, et dans les moments où il est en danger d'être découvert, il a des nausées, des moments de panique, pas du tout l'impression de maîtriser la situation... mais, de justesse, il s'en tire quand même.
Ce n'est pas un de mes livres préférés, mais ce qui m'a impressionnée, c'est l'amoralité de la chose, incluant le fait qu'à chacun de ces moments, j'avais envie qu'il s'en tire, alors que c'est un méchant, sans aucun doute possible.



"Cérémonial espagnol du phenix + La partie d'échecs", par Jean Cocteau
Un livre de poésie qui traînait dans "La légende dorée des dieux et des héros" de Mario Meunier - oui, chez mes grands-parents, il y a des livres cool partout, même à l'intérieur d'autres livres.
Environ 30 pages, et c'est de la bonne poésie, qui mélange du lyrisme, la situation politique en Espagne, et plein de références mythologiques ou symboliques, le tout en plusieurs mouvements, dans des alexandrins un peu modernes parfois et assez profondément hermétiques. ^^
Et puis comme je suis nulle pour analyser la poésie, des extraits plutôt.
Le début de "Cérémonial espagnol du phenix" :
Ma flèche en route vers la cible du dormeur
Larmes de la chandelle et vieux cri d'une porte
Furent n'en doutez pas les pièges de la morte
Du moins ce souffle noir dont un japonais meurt

J'ai vu d'un roi s'éprendre une laide bergère
Et n'ai de cet amour sans éteindre le feu
Pu m'approcher sachant par la Bible qu'il pleut
De naphte et de bitume une averse étrangère


Et la fin :
Puisque la beauté court je dois courir plus vite
Je plains qui la veut suivre ou peine à son côté
La mort m'est douce-amère et son amour m'évite
Phenix l'ennui mortel de l'immortalité


La fin de "La partie d'échecs" :
Puisse l'art de mal vivre être ma seule étude
Et de mon propre chef mettre ma tête à prix
Afin que votre haine orne ma solitude
C'est à moi que je rends les pions que j'ai pris




"Fondation", par Isaac Asimov
Environ 240 pages ; encore un grand classique que je n'avais pas lu, et en fait c'est plus court que je pensais. ^^ (Quand il y a des séries à plein de tomes, j'ai tendance à les soupçonner à l'avance d'être longs chacun de son côté, à tort). Mais mon cousin le lisait pour l'école, alors je le lui ai piqué.
Alors, l'histoire, que tout le monde doit connaître sauf moi : il existe une science, qui s'appelle la psychohistoire, qui permet de prévoir les mouvements de foule et l'évolution globale de l'histoire. Le plus avancé dans cette compétence, Hari Seldon, a prédit la chute de l'Empire galactique. Il n'essaie pas de l'éviter - c'est impossible - mais de créer la Fondation, qui sauvegardera l'avancée de toutes les sciences, pour réduire de trente mille à mille ans la période de chaos qui va suivre.
Ce sont plusieurs histoires courtes, à plusieurs époque de la Fondation. C'est donc assez abstrait, historique - il faut avoir un bon sens de l'abstraction, pour prévoir les choses mille ans à l'avance. Les personnages principaux changent d'une histoire à l'autre, et les relations personnelles sont quasi-absentes. Il n'y a qu'un seul vague personnage féminin, d'ailleurs, et il est très creux, et inutile : apparemment, dans le futur d'Asimov, les scientifiques, politiciens et marchands sont tous des hommes. Bon, ça a été écrit dans les années 50...
Mais j'ai trouvé ça cool quand même, parce que tous les persos principaux sont des manipulateurs pour le plus grand bien, et leurs magouilles sont vraiment brillantes, pas parce qu'il y a des gens forts en face aussi, mais parce qu'ils les font à très grande échelle. J'ai l'impression que la fin de chaque chapitre est un Crowning Moment of Awesome en manipulation. Je suppose que si j'étais plus cynique, je me dirais que ça ne marchera jamais, et si j'étais plus idéaliste, je dirais que considérer les hommes comme des forces physiques, même pour faire le bien, c'est mal... mais là ça passe sans problème, et j'ai trouvé ça vraiment réjouissant.



Progression : 39/52
"Risques de lecture" : Sans compter le chien, Mr Ripley, Fondation -> 17/26
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