C'était devenu un autre de leurs rituels, comme d'aller chercher des glaces après le cours de sport en été ou faire le chemin jusqu'à l'école ensemble. Yoshiki ne se souvenait plus à quel moment c'était devenu une habitude, un accord implicite qu'il fallait recommencer encore et encore. Il ne savait même plus pourquoi il avait dit oui. Bien sûr, "Hikaru" avait dit que c'était pour se renforcer contre les créatures dans son genre, mais même ça, ça ressemblait juste à un prétexte. Et pourtant, Yoshiki avait accepté. Il était prêt à accepter n'importe quoi de la part d'Hikaru. Bien que ce ne soit pas vraiment Hikaru.
C'était toujours difficile de se rappeler qu'il était mort quand son corps se trouvait devant lui. Le "Hikaru" qui était revenu de la montagne lui avait dit qu'il avait juste pris son corps, donc c'était bel et bien le sien. Pareil pour sa personnalité, malgré que Yoshiki puisse distinguer quelques subtiles nuances. "Hikaru" était comme un caneton sorti de son œuf. Il avait cette naïveté touchante que le véritable Hikaru avait perdu mais qu'il continuait de jouer derrière un comportement trop enfantin. La limite était floue et quiconque ne connaissant pas Hikaru aussi bien que Yoshiki se laissait prendre. "Hikaru" était aussi très honnête, et à la fois il portait constamment le masque de son meilleur ami. Yoshiki se demandait si ça aussi, il l'avait piqué à Hikaru. Savoir mentir sans se faire prendre. Il n'avait jamais considéré Hikaru comme un bon menteur, il le croyait trop idiot, trop irrationnel pour ça... Mais "Hikaru" avait beau être candide, il mentait à la perfection. Comme lorsqu'il disait qu'il fallait que Yoshiki enfonce son bras à l'intérieur de lui pour pouvoir se protéger. Si ça avait été réellement le cas, "Hikaru" aurait dû l'avaler tout entier, prendre sa place. Il devait en être capable. Pourtant ce n'était pas ce qu'il semblait désirer. Quant à Yoshiki, ses désirs, à lui, étaient bien plus terre à terre - et, il en était persuadé, sales.
"Monte plus haut.", haleta "Hikaru". Yoshiki savait ce que ça lui faisait - enfin il ne savait pas vraiment, mais il l'imaginait - et c'était justement la raison pour laquelle il s'était retenu de le faire. Il obéit néanmoins et glissa sa main plus profondément à l'intérieur en remontant légèrement le bras vers le cou d'Hikaru, là où aurait dû se trouver ses cervicales, mais il n'y avait rien, à part ce contact moite et froid. "Hikaru" frissonna et ferma les yeux, les joues effrontément rougies. Yoshiki déglutit en bougeant ses doigts à l'intérieur. À l'intérieur... "Tu es sûr que tu ne veux pas...", chuchota "Hikaru" d'une voix hésitante. Le véritable Hikaru ne parlais jamais comme ça. Il débordait toujours d'énergie et de confiance, même lorsqu'il s'agissait de faire ou dire des bêtises. Il n'avait peur de rien, y compris de confronter Yoshiki lorsque ce dernier faisait quelque chose de mal. Yoshiki, quant à lui, était incapable de tenir une résolution. Même lorsqu'il avait décidé de tuer "Hikaru", il n'y était pas arrivé. C'était sûrement parce qu'au fond, il ne le voulait pas. Il avait juste peur, mais il avait aussi peur de finir tout seul. La peur était partout, y compris dans sa voix : - Non, je... - Tu as bien aimé ça la dernière fois, insista "Hikaru". Pourquoi ne pas le refaire si tu as aimé ? - Ce n'est pas... Yoshiki paniquait et les yeux d'"Hikaru" se rouvrirent, perçants comme des lances, comme s'ils l'accusaient pour les pensées qu'il entretenait. - Je t'aime, tu sais, souffla "Hikaru" en lui touchant le coude doucement. Je te ferais pas mal. J'te promets. La chair sombre se contracta sur la main, le poignet, le bras de Yoshiki, et ce dernier eut envie de hurler. Il ne le fit pas, parce qu'il ne voulait pas que quelqu'un les entende. Les yeux plongés dans ceux d'"Hikaru" qui se rapprochaient, il sentit les battements de son cœur s'affoler mais il ne retira pas son bras. Ses genoux tremblaient sur le sol, tandis que ceux d'"Hikaru" glissaient lentement vers lui. - Yoshiki, murmura "Hikaru". Yoshiki... Sa voix était tiède et belle, comme un souffle, une caresse que Yoshiki avait ressenti mille fois en rêve sans oser mettre un mot dessus. - Je peux te faire du bien ?, demanda "Hikaru". Et comme toujours, comme il manquait de courage, Yoshiki ne dit rien. Il ne pouvait pas dire non. Mais il se refusait à dire oui pour autant. Il se contenta de rester lâche. Ses doigts remontèrent vers le haut et "Hikaru" lâcha un hoquet d'extase, oubliant sa requête. Et là, Yoshiki put enfin retirer son bras avec répugnance.
The summer Hikaru died - Yoshiki/Hikaru - pining, ne pas accepter la mort, à genoux
Yoshiki ne se souvenait plus à quel moment c'était devenu une habitude, un accord implicite qu'il fallait recommencer encore et encore. Il ne savait même plus pourquoi il avait dit oui.
Bien sûr, "Hikaru" avait dit que c'était pour se renforcer contre les créatures dans son genre, mais même ça, ça ressemblait juste à un prétexte.
Et pourtant, Yoshiki avait accepté. Il était prêt à accepter n'importe quoi de la part d'Hikaru.
Bien que ce ne soit pas vraiment Hikaru.
C'était toujours difficile de se rappeler qu'il était mort quand son corps se trouvait devant lui. Le "Hikaru" qui était revenu de la montagne lui avait dit qu'il avait juste pris son corps, donc c'était bel et bien le sien.
Pareil pour sa personnalité, malgré que Yoshiki puisse distinguer quelques subtiles nuances.
"Hikaru" était comme un caneton sorti de son œuf. Il avait cette naïveté touchante que le véritable Hikaru avait perdu mais qu'il continuait de jouer derrière un comportement trop enfantin. La limite était floue et quiconque ne connaissant pas Hikaru aussi bien que Yoshiki se laissait prendre.
"Hikaru" était aussi très honnête, et à la fois il portait constamment le masque de son meilleur ami. Yoshiki se demandait si ça aussi, il l'avait piqué à Hikaru. Savoir mentir sans se faire prendre.
Il n'avait jamais considéré Hikaru comme un bon menteur, il le croyait trop idiot, trop irrationnel pour ça...
Mais "Hikaru" avait beau être candide, il mentait à la perfection.
Comme lorsqu'il disait qu'il fallait que Yoshiki enfonce son bras à l'intérieur de lui pour pouvoir se protéger.
Si ça avait été réellement le cas, "Hikaru" aurait dû l'avaler tout entier, prendre sa place. Il devait en être capable.
Pourtant ce n'était pas ce qu'il semblait désirer.
Quant à Yoshiki, ses désirs, à lui, étaient bien plus terre à terre - et, il en était persuadé, sales.
"Monte plus haut.", haleta "Hikaru".
Yoshiki savait ce que ça lui faisait - enfin il ne savait pas vraiment, mais il l'imaginait - et c'était justement la raison pour laquelle il s'était retenu de le faire. Il obéit néanmoins et glissa sa main plus profondément à l'intérieur en remontant légèrement le bras vers le cou d'Hikaru, là où aurait dû se trouver ses cervicales, mais il n'y avait rien, à part ce contact moite et froid.
"Hikaru" frissonna et ferma les yeux, les joues effrontément rougies. Yoshiki déglutit en bougeant ses doigts à l'intérieur.
À l'intérieur...
"Tu es sûr que tu ne veux pas...", chuchota "Hikaru" d'une voix hésitante.
Le véritable Hikaru ne parlais jamais comme ça. Il débordait toujours d'énergie et de confiance, même lorsqu'il s'agissait de faire ou dire des bêtises. Il n'avait peur de rien, y compris de confronter Yoshiki lorsque ce dernier faisait quelque chose de mal.
Yoshiki, quant à lui, était incapable de tenir une résolution. Même lorsqu'il avait décidé de tuer "Hikaru", il n'y était pas arrivé.
C'était sûrement parce qu'au fond, il ne le voulait pas. Il avait juste peur, mais il avait aussi peur de finir tout seul.
La peur était partout, y compris dans sa voix :
- Non, je...
- Tu as bien aimé ça la dernière fois, insista "Hikaru". Pourquoi ne pas le refaire si tu as aimé ?
- Ce n'est pas...
Yoshiki paniquait et les yeux d'"Hikaru" se rouvrirent, perçants comme des lances, comme s'ils l'accusaient pour les pensées qu'il entretenait.
- Je t'aime, tu sais, souffla "Hikaru" en lui touchant le coude doucement. Je te ferais pas mal. J'te promets.
La chair sombre se contracta sur la main, le poignet, le bras de Yoshiki, et ce dernier eut envie de hurler. Il ne le fit pas, parce qu'il ne voulait pas que quelqu'un les entende.
Les yeux plongés dans ceux d'"Hikaru" qui se rapprochaient, il sentit les battements de son cœur s'affoler mais il ne retira pas son bras. Ses genoux tremblaient sur le sol, tandis que ceux d'"Hikaru" glissaient lentement vers lui.
- Yoshiki, murmura "Hikaru". Yoshiki...
Sa voix était tiède et belle, comme un souffle, une caresse que Yoshiki avait ressenti mille fois en rêve sans oser mettre un mot dessus.
- Je peux te faire du bien ?, demanda "Hikaru".
Et comme toujours, comme il manquait de courage, Yoshiki ne dit rien.
Il ne pouvait pas dire non. Mais il se refusait à dire oui pour autant.
Il se contenta de rester lâche. Ses doigts remontèrent vers le haut et "Hikaru" lâcha un hoquet d'extase, oubliant sa requête.
Et là, Yoshiki put enfin retirer son bras avec répugnance.